Une paire de petites ONG, y compris certaines reconnues internationalement et membres de conseils des Nations Unies, ou quelques sénateurs ou députés qui profitent de la liberté d’expression et d’action dans leur pays européen, peuvent-ils se révéler si puissants et empêcher un investissement minier ? Ne serait-ce pas plutôt que le gouvernement et ses tentacules se sont rendus compte que ces organisations, ces individus et ces collectifs, sans un sou vaillant en poche – contrairement à ce que l’on affirme – sont capables de mobiliser l’opinion publique mondiale contre un projet écocide dans tous les sens du terme ? M. Santillana[1] ne boit-il pas de l’eau ? Ne veut-il pas, lui, sa famille et ses amis, jouir d’une bonne santé ? Ne veut-il pas des prairies et des forêts saines pour que ses enfants puissent y courir gaiement ? Ne veulent-ils pas tous un bon fromage de Cajamarca sur la table tous les jours ? Par ailleurs, cela ne donne-t-il pas du travail à des milliers d’agriculteurs, éleveurs, commerçants et transporteurs, et les touristes ne l’achètent-ils pas par kilos entiers ? De plus ce fromage est parfaitement sain, un cocktail de calcium. N’avons-nous pas tous le droit de vivre bien et en paix ?
Finalement, ces messieurs du gouvernement cherchent des « connexions étrangères » pour se déchaîner contre les défenseurs de l’environnement de notre pays et trouver un prétexte pour les attaquer.
Au Pérou on a inventé un nouveau délit: être défenseur de l’environnement. Bientôt suivront les médecins parce qu’ils soignent les gens, ou les avocats parce qu’ils défendent les personnes. Ainsi vont les choses.
Solidarité avec tous les défenseurs de l’environnement engagés pour l’avenir d’un Pérou sain et qui dure encore des milliers d’années.
Raquel Neyra (traduction par l'équipe du FAME 2012)
[1] professeur à l’université San Martin, proche du gouvernement péruvien, la voix de la campagne calomnieuse contre les défenseurs des lacs de Conga et leurs alliés étrangers.