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La chasse aux sorcières

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Fecha de publicación: 
Jueves, 30 Enero, 2014
Por: 
Raquel Neyra

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Au Moyen Age, à l’époque de l’obscurantisme, tout individu un peu différent des autres était condamné sans autre forme de procès. A ces époques-là l’ignorance était reine. Tout individu différent finissait par être rejeté. C’est ainsi que des femmes au savoir ancestral ou simplement hors normes ou un peu rebelles étaient qualifiées de sorcières. Elles terminaient sur le bûcher parce qu’elles représentaient un danger pour le pouvoir de l’époque, qui cherchait à maintenir la population dans l’ignorance.

Des centaines d’années se sont écoulées et dans notre pays, le Pérou, il émerge de nouveau un processus assez semblable aux meilleures époques de Mc Carthy – sénateur états-unien connu pour sa politique de « chasse aux sorcières » – c’est-à-dire ces personnes qui pouvaient constituer un danger pour le système capitaliste prédateur.

Les débuts de cette chasse aux sorcières commencent avec la loi 30151 qui concède l’impunité aux forces de l’ordre faisant usage de leurs armes et aux éternelles plaintes et diffamations concernant n’importe quel opposant au projet minier Conga, et aux autres projets extractivistes dans le pays.

Non content de dresser la population contre les défenseurs de l’environnement, on dénonce maintenant d’étranges forces occultes étrangères qui étendraient des mains menaçantes sur notre pays et s’opposeraient à des investissements (c’est-à-dire à des investissements étrangers aussi, mais il semble que pour le gouvernement ceux-ci seraient les « bons »).

Une paire de petites ONG, y compris certaines reconnues internationalement et membres de conseils des Nations Unies, ou quelques sénateurs ou députés qui profitent de la liberté d’expression et d’action dans leur pays européen, peuvent-ils se révéler si puissants et empêcher un investissement minier ? Ne serait-ce pas plutôt que le gouvernement et ses tentacules se sont rendus compte que ces organisations, ces individus et ces collectifs, sans un sou vaillant en poche – contrairement à ce que l’on affirme – sont capables de mobiliser l’opinion publique mondiale contre un projet écocide dans tous les sens du terme ? M. Santillana[1] ne boit-il pas de l’eau ? Ne veut-il pas, lui, sa famille et ses amis, jouir d’une bonne santé ? Ne veut-il pas des prairies et des forêts saines pour que ses enfants puissent y courir gaiement ? Ne veulent-ils pas tous un bon fromage de Cajamarca sur la table tous les jours ? Par ailleurs, cela ne donne-t-il pas du travail à des milliers d’agriculteurs, éleveurs, commerçants et transporteurs, et les touristes ne l’achètent-ils pas par kilos entiers ? De plus ce fromage est parfaitement sain, un cocktail de calcium. N’avons-nous pas tous le droit de vivre bien et en paix ?

Finalement, ces messieurs du gouvernement cherchent des « connexions étrangères » pour se déchaîner contre les défenseurs de l’environnement de notre pays et trouver un prétexte pour les attaquer.

Au Pérou on a inventé un nouveau délit: être défenseur de l’environnement. Bientôt suivront les médecins parce qu’ils soignent les gens, ou les avocats parce qu’ils défendent les personnes. Ainsi vont les choses.

Solidarité avec tous les défenseurs de l’environnement engagés pour l’avenir d’un Pérou sain et qui dure encore des milliers d’années.

Raquel Neyra (traduction par l'équipe du FAME 2012)

Conga no va!

[1] professeur à l’université San Martin, proche du gouvernement péruvien, la voix de la campagne calomnieuse contre les défenseurs des lacs de Conga et leurs alliés étrangers.

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