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Déconstruire l’imaginaire extractiviste, entretien avec Maristella Svampa

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Fuente del artículo de prensa
Autor del artículo de prensa: 
Maxime Combes et Sophie Chapelle
Fecha de publicación: 
Jueves, 28 Octubre, 2010
Engagée dans le soutien d'une loi de protection des glaciers, Maristella Svampa revient sur son engagement qui vise à sortir d'un modèle de développement fondé sur l'extraction des ressources naturelles - un modèle que les Kirchner n'ont cessé de soutenir - via des multinationales, auxquelles les lois néolibérales des années 1990 accordent de nombreux avantages. Ce modèle commence à être remis en cause un peu partout en Amérique du Sud - en témoignent les débats autour de concepts comme le néo-extractivisme, le buen-vivir auquel le sommet de Cochabamba a donné une visibilité inédite.
Mouvements : En 2006, dans une précédente interview pour Mouvements, vous disiez notamment que « l'avancée de la mondialisation néolibérale n'avait pas été stoppée en Argentine » et qu'au contraire, elle se poursuivait avec l'exploitation des ressources naturelles (pétrole, gaz et minerais). Récemment, vous vous êtes fortement engagée dans le soutien d'une loi sur la protection des glaciers, en étant à l'origine d'un appel qui affirme que c'est « une étape importante dans la protection des ressources hydriques de l'Argentine et la défense de l'écosystème de la cordillère, menacée par les grands projets miniers ». Est-ce à dire que la situation politique sur l'enjeu des ressources naturelles a changé en Argentine ?

Maristella Svampa [1] : En Argentine, nous venons de vivre un moment crucial. Cette loi de protection des glaciers, soutenue par les organisations environnementales, par les assemblées citoyennes du pays, et par des intellectuels, vient d'être approuvée par le Sénat après l'avoir été par l'assemblée nationale. Elle est le fruit de plus d'un an et demi de bataille : une première loi votée à la fin 2008 reçut un véto de la présidente C. Kirchner. Derrière ce veto se dissimulait la pression des grands lobbys miniers comme Barrick Gold, bien soutenus par les gouverneurs des provinces andines en faveur des méga projets miniers à ciel ouvert. Derrière l'apparente technicité de la question de la protection des glaciers, ont ainsi été dévoilés les intérêts économiques de ceux qui veulent développer les activités extractives dans des zones qui allaient être protégées. Malgré le renforcement des pressions des lobbys, la loi vient d'être votée, divisant les formations politiques. C'est une grande victoire pour les mouvements qui l'ont soutenue. Les zones glaciaires et péri-glaciaires qui sont les régulatrices d'eau douce de bon nombre de régions, notamment en Argentine qui est un pays semi-aride à 70 %, pourront donc être en partie protégées. L'expansion des méga-projets miniers à ciel ouvert qui utilisent des quantités inimaginables d'eau - l'entreprise Bajo La Alumbrera, dans la province de Catamarca utilise ainsi 6 millions de litres d'eau par jour - est donc pour partie remise en cause. Lire la suite

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