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AMÉRIQUE DU SUD - Progressisme et gauche marron

www.alterinfos.orgwww.alterinfos.orgDans le numéro de novembre, nous publions deux textes de l’Uruguayen Eduardo Gudynas, analyste du Centre latino-américain d’écologie sociale (CLAES), fondé en 1989 et basé à Montevideo (Uruguay). Le premier revient sur la question de l’extractivisme, déjà abordé dans les numéros précédents [1], à partir d’un cas d’école, le Brésil. Le second, ci-dessous, propose une analyse plus large des contradictions des gouvernements de gauche sud-américains sur les questions environnementales.
Les questions environnementales sont devenues un terrain de contradictions et tensions croissantes pour les gouvernements sud-américains qualifiés souvent de « nouvelle gauche » ou de « progressistes ». Cette problématique s’accentue année après année, et semble révéler qu’un changement profond est en marche dans l’esprit de la gauche.
Sous les noms de « progressisme » et de « nouvelle gauche », on regroupe des situations très diverses qui vont du cas de Rafael Correa en Équateur ou d’Evo Morales en Bolivie à celui de Dilma Roussef au Brésil ou de José « Pepe » Mujica en Uruguay. Les uns ont été appelés « gauche radicale », on dit des autres qu’ils ressemblent à la social-démocratie européenne, les uns défendent l’idéal d’un « socialisme du XXIe siècle » tandis que les autres se disent « nationaux-populaires ». Ces descriptions et bien d’autres ont probablement une certaine justesse, mais elles sont aussi incomplètes.

Quelles « décroissances » en Amérique latine ?

Date de publication: 
Samedi, 1 Septembre, 2012
Par: 
Par Anna Bednik. Entropia, « Contre-pouvoirs et décroissance », automne 2010.

IntagIntagPeut-on agir pour la décroissance depuis le Sud ? Cherche-t-on, en Amérique latine, à atténuer l’empreinte du métabolisme de nos sociétés sur la nature, à ralentir la destruction opérée pour satisfaire les besoins - «vrais» ou «faux», mais toujours croissants - de l’humanité? Dans les pays de la région, au-delà d’un cercle étroit d’universitaires et de militants écologistes, la pensée de la décroissance est largement méconnue et il semble difficile d’imaginer la généralisation de pratiques tournées vers la sobriété et la réduction volontaire d’un niveau de consommation jugé (trop) haut, alors que les besoins vitaux de tous ne sont pas satisfaits et que la promesse du « développement» reste l’horizon à atteindre. 

Mais si le mot « croissance » ne fait pas partie du vocabulaire de la grande majorité des latino- américains, les ravages de l’utilitarisme productiviste, sans cesse à la recherche de nouvelles ressources, ont profondément marqué l’Amérique latine. Son rôle dans « la division internationale du travail » - circonscrit à l’extraction et à l’exportation des « préciosités » (métaux précieux et produits agricoles de luxe) d’abord, puis de matières premières et agricoles en général [1]  - n’a pas sensiblement évolué depuis la colonisation. Les politiques néolibérales mises en place suite à la crise de la dette ont achevé la ré-primarisation des économies, devenue un « état de fait » auquel il semble impossible d’opposer une alternative. Exploitations minières et pétrolières, grands barrages hydroélectriques, monocultures industrielles et forestières…, depuis les années 1990, le nombre de projets d’exploitation de la nature ne cesse de croître, avec leur lot de conséquences environnementales et sociales désastreuses pour ceux dont ils annexent les espaces de vie.

« Le modèle occidental » et le « pillage des ressources du Sud » sont dénoncés depuis longtemps par les mouvements populaires et les organisations militantes, mais aussi, aujourd’hui, par certains gouvernements « progressistes ». Le discours sur la responsabilité du Nord, aussi légitime qu’il soit, est en même temps relativement confortable (« c’est au « Nord » d’assumer la recherche d’une solution »)  et  surtout  peu  efficace  (quelle  solution  attendre  du  « Nord »,  une  entité  abstraite, entendue généralement comme « les Etats du Nord », dont les priorités se situent ailleurs ?). Ce discours fait aussi oublier d’autres réalités, pourtant importantes pour pouvoir appréhender le problème dans son ensemble. Pour ceux qui, face à un projet, doivent choisir entre subir ou réagir, ce qui importe, du moins au départ, ce n’est pas tellement de se savoir victimes d’un long processus historique dont « le Nord » porte la responsabilité, mais bien la destruction qu’implique ce projet précis, mis en place sur leurs lieux de vie. De plus, en Amérique latine, sous les gouvernements de droite comme de gauche, l’exploitation des « ressources naturelles » ne répond pas uniquement aux logiques  de profit  des  entreprises  transnationales  et  nationales  et  à l’impératif de satisfaire la demande des marchés mondiaux. Unique source de revenus concevable, elle conditionne aussi, dans le discours du pouvoir, l’hypothèse de tout « changement » et de justice sociale, les promesses d’un développement pour tous ».

Nombre de projets d’exploitation de ressources naturelles génèrent des résistances de la part des secteurs populaires qu’ils affectent ou menacent. Lire la suite »

Documents

Lettre d'information du collectif Aldeah - septembre 2014 -

Alternatives au Développement Extractiviste et AnthropocentréLettre d'information du collectif Aldeah
- septembre 2014 -

  

 
Petit bilan de l’été : le festival international Terre d'aucune mine (No mine's land) , qui s'est tenu à l'occasion de la journée internationale contre la méga-industrie minière sur le périmètre du permis de Villeranges , à Lussat, dans la Creuse,  a rassemblé le 26 juillet dernier plus de 500 personnes, soit l'équivalent de 50 000 participants si on était à Paris ! Et ce n'est pas fini. Après une manifestation et une conférence de presse fin août, le collectif local lance un appel à celles-ceux qui le souhaitent : «  venez dans la Creuse créer des alternatives concrètes» et opposez-vous positivement à l'extractivisme, aujourd'hui imposé comme  le seul « projet d’avenir » pour ce département... « Bientôt des mines près de chez vous ? ». En Europe, les résistances s’articulent. Une coalition européenne de collectifs et d’association réclame d’une seule voix à l’équipe de J.C. Juncker l’interdiction des technologies à base de cyanure dans les mines.
 
L'industrie minière, "Ni ici, ni ailleurs", entend-on dans la Creuse. Les entreprises françaises n'en ont que faire et exploitent au Pérou! Cocorico … beurk !
En lisant l'enquête de Simone Garra "néocolonialisme made in France de Maurel & Prom dans l’Amazonie péruvienne" on apprend comment l'entreprise Maurel & Prom,  issue du système colonial, poursuit ses frasques du Gabon au Pérou en passant par le Canada (et bientôt la France?). Aujourd'hui, elle cherche à exploiter les territoires du Nord de l'Amazonie péruvienne, ignorant le rejet catégorique que les populations concernées ont exprimé vis-à-vis de ce type d'activités qui ont déjà laissé trop de mort dans leur sillage. 
 
Mais les choses ne se passent pas aussi simplement que le souhaiteraient les  dirigeants de ces compagnies prédatrices : au Pérou, on n’aime pas les mines à  ciel ouvert et on le dit. Pour preuve, et même si la lutte contre le projet Conga semble, au bout de trois,  marquer le pas, ce n’est pas un hasard si Raquel  Neyra, militante péruvienne anti-mine donne un coup de pied dans la  fourmilière en signant une tribune ouverte :  «CONGA, la lutte , la mine et les élections ».  
 
Pour poursuivre, nous vous proposons une traduction d’un article de Raúl Zibechi  qui éclaire d’un regard sans tabou « l’Amérique Latine vue d’en bas »  et essaie de répondre, pays par pays, à la question qui fâche : « où  en est-on dans la région (en juin 2013), la matrice productive  change-t-elle de profil ? " Vraisemblablement, et malheureusement, ce  n’est pas le cas, ni là-bas … ni ici, pourrait-on dire : en France, les Grands Projets Inutiles Imposés se poursuivent. Heureusement, les répliques aussi, et les luttes se multiplient. A ce sujet, vous pourrez signerune pétition en défense de la ZAD du Testet  contre le barrage de Siven ou encore participer à une cyberaction contre la ré-activation (encore!) de l'exploration des hydrocarbures de schiste en France. Et si vous en voulez encore, souvenez-vous de vos vacances et protégez la forêt cévenole, où une centrale à Biomasse menace de tout détruire . Ouf !
 

Enfin, voilà des nouvelles de Caméra Shuar :

Chers tous,

Nous avons le plaisir de vous communiquer que Caméra-Shuar a été invité a faire partie du jury du renomé festival indigène ANACONDA. Cette évenement aura lieu pendant le mois d’octobre 2014 dans les communautés shuars de l’Amazonie Equatorienne.

Ce 10 octobre 2014 et pendant une dizaine de jours, démarre le deuxième atelier de cinéma dans la communauté shuar de Kipiamais. A cette occasion nous finirons un deuxième court-métrage de fiction, TSUNKI, tiré d’un mythe shuar sur l’esprit de l’eau.

Vous serez conviés à une soirée en fin Janvier 2015, pour partager le travail réalisé et faire des échanges.

Suite aux ateliers du mois de mai et juin 2014, nous avons tourné le court-métrage de fiction IWIANCH, un mythe shuar sur un être diabolique qui parfois rend visite aux shuars. Nous cherchons des festivals pour le faire tourner. (http://camara-shuar.org/ateliers_cine.html)

mot de passe: chantes

(pas encore sous-titré au français).

Le mois de mai 2014, pendant quelques jours, une partie de l’équipe de Caméra-Shuar, (Domingo Ankuash, Franklin Mankash, Raul Ankuash, Carolina Soler et moi même), sommes partis faire une visite aux Sarayakus afin de promovoir des échanges sur l’autonomie des médias. Par la suite nous avons produit un court-métrage. (http://camara-shuar.org/sarayakufr.html)

style="font-size: small;"> (pas encore sous-titré au français).


A tous ceux qui m’ont confirmé, les colliers seront envoyés à vos adresses en décembre.