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Gaz et pétrole (huile) de schiste

Extraction "propre" d'hydrocarbures de schiste au Mexique : quand Chimera Energy vend du vent

Date de publication: 
Samedi, 15 Décembre, 2012
Par: 
Nato Guachi - ALDEAH

Face à la mobilisation de plus en plus forte contre les gaz et pétrole de schiste à l'échelle mondiale, les industries extractivistes ne désarment pas. Pour contrer les attaques sur le coût environnemental de l'exploitation de cette énergie fossile, les pétroliers sont bien décidés à user de tous les stratagèmes. Et à jouer leur partition préférée : nous faire prendre des vessies pour des lanternes, en se faisant passer pour les champions de la protection de la nature et de la planète, ni plus ni moins.

Au Mexique, nous apprend le site France 24, la compagnie Chimera Energy (voir article ci-dessous) a entrepris de tester la première expérience d’extraction non-hydraulique, donc sans utilisation d’eau et de produits chimiques allant avec. De quoi faire taire les écologistes et autres opposants ? Sauf que…

Sauf qu’il y a un loup derrière l’apparent miracle pseudo technologique. Un loup qui a pour nom Hélium. Tel est le nom de ce gaz mystère auquel fait référence France 24. En remplaçant l’eau par de l’hélium, Chimera Energy espérait ainsi avoir trouvé la parade miracle pour calmer ces beatnik défenseurs des petits oiseaux et des petites fleurs… Caramba, encore raté !

Graine de révolte au pays du gaz de schiste

Le 6 novembre, le résultat du vote des 80 000 habitants de Longmont (Colorado) a fait moins de bruit que la réélection de Barack Obama. Marquant le début d'une fronde citoyenne contre l'exploitation du gaz de schiste, il pourrait compliquer la stratégie énergétique d'un président qui compte sur les immenses réserves du pays en gaz pour réaliser l'une des promesses phares de sa campagne : l'indépendance énergétique des Etats-Unis en 2020.
Ce jour-là, en même temps que le choix du président, les électeurs de cette cité résidentielle nichée au pied des Rocheuses étaient aussi invités à se prononcer sur une proposition de texte interdisant la fracturation hydraulique (fracking) sur le territoire de la commune.

Energies renouvelables Transition énergétique

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Le 8 et le 9 septembre 2 012 a eu lieu à Ginestas non loin de Narbonne la coordination nationale des collectifs anti gaz de schistes. Quelques jours plus tard, le 22, à St Chrystol lès Alès eut lieu une manifestation de 3500 personnes rassemblant des opposants du sud de la France aux gaz de schistes. Les discussions dans les deux cas sont allées bon train. Et fréquemment dans ce cas on en arrive aux 'énergies renouvelables' et à la 'transition énergétique' comme la solution aux problèmes épineux qui sont posés ; par les gaz de schistes notamment.

On entend beaucoup parler de cette ...solution. Mais une solution à quoi ? Nous pouvons voir d'un bon œil l'utilisation des énergies qui, en étant renouvelables - en principe ! - 'nous' préservent de l'épuisement des énergies fossiles. 

« Eau et Extractivisme » au FAME 2012 [FAL MAG]

Date de publication: 
Dimanche, 6 Mai, 2012
Par: 
Anna Bednik

 «Nous qui appartenons aux différentes luttes contre l’extractivisme […], originaires de nombreux pays du Sud et du Nord, nous nous reconnaissons comme faisant tous partie du même combat […] », [1] - ont déclaré, après deux jours d’ateliers et débats, les participants aux activités de l’axe thématique « Eau et Extractivisme » du FAME 2012. Argentins, Brésiliens, Chiliens, Colombiens, Equatoriens, Guatémaltèques, Mexicains, Péruviens, Pakistanais,… Allemands, Bulgares, Etats-uniens, Irlandais, Polonais, Turcs, Français…, - nous avons été nombreux à nous rassembler autour de ce thème.

Luttes contre l’extractivisme ? Le FAME 2012, avec un axe thématique dédié (6 ateliers et tables rondes) leur a fait la part belle, en assumant de désigner l’extractivisme comme tel, y compris ici en France, où cet emprunt au vocabulaire d’outre-Atlantique faisait surtout référence jusque-là à des combats et débats d’ailleurs. Dans les milieux universitaires et militants d’Amérique hispanophone [2], le terme «extractivisme », amplement utilisé, ne s’arrête généralement plus aux industries extractives au sens strict (mines et hydrocarbures). Il se rapporte, par extension et de façon beaucoup plus large, à l’accélération de toutes les activités d’exploitation des « ressources naturelles » à échelle industrielle (comprenant l’agro-industrie et jusqu’à la conception d’infrastructures facilitant les activités d’extraction). 

Comme de nombreux mots en «isme » - qui évoquent un courant de pensée, un paradigme, voire une idéologie -, « l’extractivisme » se réfère aussi à plusieurs niveaux de réalité qui font système. Il désigne la place centrale de l’extraction des «ressources naturelles » pour les économies exportatrices de matières premières.

La Méditerranée et l’Île-de-France, nouveaux eldorados des pétroliers ?

Avec l’augmentation du prix du baril, les entreprises pétrolières et gazières prospectent à tout va. La France n’échappe pas à cette ruée vers l’or noir. Des pétroliers texans s’intéressent de près aux côtes marseillaises. Des multinationales s’appuient sur des recherches scientifiques pour sonder les fonds au large de la Camargue. Plusieurs permis d’exploration sont en passe d’être renouvelés à proximité de l’agglomération parisienne. Collectifs citoyens et élus commencent à s’inquiéter. 

Eau et Extractivisme au FAME: du Nord au Sud, un modèle, des luttes

Le Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) ouvrira ses portes à Marseille du 14 au 17 mars. "Eau et extractivisme" est l'un des axes thématiques des ateliers et débats du forum : http://www.fame2012.org/files/eauext.pdf 

Mines, puits de pétrole et de gaz, plantations ou élevages industriels, barrages hydroélectriques géants…,- tous les jours, de nouveaux territoires sont transformés en zones de sacrifice destinées à fournir matières premières et énergie. L’exploitation à grande échelle de la nature et de ses « ressources » s’accélère de façon exponentielle dans les pays du « Sud », enfermés dans ce « rôle » depuis l’époque des colonies. Bouleversements sociaux et transformations culturelles inévitables, altérations souvent irréversibles des écosystèmes, pollutions aux effets dévastateurs pour la santé, - les impacts des industries extractives sont connus et dénoncés. Au Nord aussi, la prédation avance : la récente avalanche de projets d’exploitation d’hydrocarbures dans les pays occidentaux montre bien que, même si les contextes diffèrent, aucun territoire n’est définitivement épargné. Partout, au Sud, comme au Nord, éclatent des conflits entre populations victimes ou menacées, entreprises et pouvoirs publics. Dans de nombreux endroits de la planète, s’organisent des résistances, se structurent des mobilisations et naissent des mouvements populaires qui s’opposent aux « mégaprojets » d’exploitation de la nature.

« L’eau vaut plus que l’or », - proclament les graffitis sur les murs des villes et villages d’Argentine, du Pérou, de Colombie… et d’ailleurs, « Boire ou conduire, il faut choisir », - scandent les militants anti-gaz de schiste français. L’eau, qui « n’a pas de prix », est, presque toujours, au centre de ces combats. Continuellement, l’accès à l’eau, sa disponibilité ou sa qualité se voient directement menacés. Chaque industrie a son « livre noir». Les mines à ciel ouvert polluent les cours d’eau et les aquifères (produits toxiques et métaux lourds provenant de drainages acides), dégradent les zones de recharge hydrique, détériorent les glaciers et le permafrost. Dans des régions déjà victimes de stress hydrique, des millions de litres d’eau sont utilisés quotidiennement pour les activités minières au détriment des besoins des populations. L’extraction d’hydrocarbures de schiste requiert aussi d’énormes quantités d’eau. Chaque opération de fracturation hydraulique consiste à injecter dans le sous-sol entre 10 et 20 millions de litres d’eau, mélangée à du sable et des adjuvants chimiques, dont une partie seulement remonte à la surface et dont le retraitement pose de sérieuses questions. L’exploitation pétrolière a un lourd passif : pollutions de l’eau douce et de l’eau de mer, accidentelles (marées noires) ou systématiques (delta du Niger, Amazonie équatorienne ou péruvienne…) qui provoquent de véritables tragédies environnementales, sanitaires et humaines. Les grands barrages hydroélectriques sont à l’origine de la disparition des poissons de nombreux fleuves, ce qui équivaut à la destruction des économies locales basées sur la pêche. La liste est longue… 

Le terme « extractivisme » nous vient de l’Amérique hispanophone*.

Québec : Moratoire citoyen - Plus de 20 000 propriétaires disent non à l'industrie gazière

Ils ont entériné une lettre fournie par les opposants aux gaz de schiste et adressée aux entreprises gazières. Ils se réclament de la Loi sur les mines pour exiger une entente à l'amiable avant toute activité d'exploration sur leur propriété, ce qui bloquerait à toutes fins pratiques les activités des sociétés gazières.

La loi actuelle prévoit en effet qu'une entreprise doit obtenir le consentement du propriétaire foncier pour avoir accès au terrain visé et y faire des travaux d'exploration. Sinon, l'entreprise doit verser une indemnité, et, en cas de désaccord, un tribunal doit trancher.

Lettre à Vermillon - Collectif citoyen Ile-de-France NON aux gaz et pétroles de schiste !

Date de publication: 
Mardi, 3 Mai, 2011
Par: 
Collectif citoyen Ile-de-France NON aux gaz et pétroles de schiste !

nid%3D683%7Ctitle%3D%7Cdesc%3D%7Clink%3DnodeVermilion REP SAS 
District Seine-et-Marne CD 215
77720 Saint-MérySiège social. No. 5 Route de Pontenx

40161 Parentis-en-Born Cedex

 

Paris, le 03 mai 2011
Collectif citoyen Ile-de-France NON aux gaz et pétroles de schiste !


Mesdames et Messieurs les dirigeants de Vermilion REP SAS,

Nous sommes de « simples » citoyens inquiets. Inquiets pour notre santé, pour notre eau, pour l’avenir de nos territoires. Inquiets aussi pour l’avenir de nos enfants. Depuis plusieurs mois, nous sommes nombreux à nous être réunis au sein des collectifs de vigilance citoyenne face aux projets d’exploitation des gaz et des pétroles de schiste (ou « hydrocarbures de roche-mère »). Avec d’autres, votre société est engagée dans ces projets.

Gaz de schistes ou comment faire exploser une démocratie à petit feu

Danger d’explosion d’une démocratie au gaz de schistes ou comment Monsieur Fillon et son gouvernement se jouent du bon peuple  sans y toucher!

Voilà l’histoire résumée d’une leçon de stratégie politico-juridique en ou comment, subtilement, on peut faire capoter un mouvement citoyen en toute transparence en prenant le Parlement comme outil et en servant les intérêts de sociétés américaines sans en avoir l’air .

Le mouvement contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schistes sur le territoire national est un mouvement citoyen d’une force que personne n’avait prévu, pas même les Verts, soutien de la première heure de ce mouvement que des lanceurs d’alerte ont initié.

Ce mouvement a largement dépassé les élus qui ont mesuré l’ampleur de leur défaillance à l’aune de leur échec aux élections  cantonales. Tous sont surpris du rejet marqué d’une forme d’expression et de décisions politiquement correctes pour un technocrate de la politique politicienne, sans aucune lisibilité des valeurs que porte traditionnellement la France, même à ses heures les plus sombres.

Le mouvement citoyen rappelle qu’une forme de résistance existe en France et est toujours vivace. Elle s’exprime hors des sentiers battus, même si ça et là, on peut y apercevoir des politiques qui ont une meilleure conscience des enjeux qui se jouent à long terme et évitent le court-termisme ambiant.

L’actualité de la Fronde anti-gaz de schistes est l’occasion de rappeler comment des politiques rompus à contourner ces mouvements de résistances utilisent les moyens juridiques pour parvenir à corrompre les valeurs de notre démocratie, sans coup férir et avec l’aval, voire la complicité d’une opposition politicienne .Et dire que ce sont les mêmes qui se posent encore la question de savoir comment ils vont pouvoir démontrer qu’ils sont à la hauteur de ce qu’exigent les citoyens de ce pays !

Cartes interactives et vidéos du New-York Times : les scandales des gaz de schsite se poursuivent aux USA

Rappel: L'article complet se trouve a cette adresse: http://www.nytimes.com/2011/02/27/us/27gas.html?src=me&ref=homepage

Parce que parfois, il est plus facile pour des français de comprendre l'anglais avec des images; en complément de l’enquête du New York Times sur les 30 000 pages de documents confidentiels provenant de l’Agence américaine de Protection de l’Environnement, voici 5 documents attachés à cet article qui a fait grand bruit.

1 - Une carte interactive qui recense les taux de radium, d'uranium, de rayonnement alpha et de benzène autour des 200 puits installés dans l’État de Pennsylvanie: http://www.nytimes.com/interactive/2011/02/27/us/natural-gas-map.html

2 - Une animation expliquant le procédé de la fracturation hydraulique: http://www.nytimes.com/interactive/2011/02/27/us/fracking.html?ref=us

3 - Un fichier Excel indiquant les taux exacts de contaminants relevés
dans les eaux des différents puits:  http://graphics8.nytimes.com/packages/other/national/natural-gas-drilling-spreadsheet.xls

4 - Et une vidéo où l’on voit des habitants contaminés par les fuites provenant des extractions autour de chez eux, obligés de déménager suite à des nausées, diarrhées, saignements de nez (etc...):  http://video.nytimes.com/video/2011/02/26/us/100000000650773/natgas.html