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Résistances

Il y a 10 ans : le nord-est de la Hongrie ravagé par le cyanure. Hongrois et Roumains luttent contre la pollution

Au début de l'année 2000, au cœur de l'Europe, les digues du bassin de décantation d'une mine d'or se rompent, officiellement en raison d'abondantes chutes de neige. 100 000m3 d'eau contaminée au cyanure se déversent dans la rivière Samos. Accusé d'employer une technologie interdite en Europe, le PDG de l'entreprise australienne actionnaire de la mine réplique aux accusations en demandant « si ce n'était pas plutôt le mauvais temps qui avait tué tous ces poissons » Dix ans plus tard, l'Amérique Latine fourmille de projets de mines d'or à ciel ouvert employant cette même technologie interdite en Europe. « Qu'ils sont rusés ces mineurs qui veulent nous tromper en disant que les truites se noient parce qu'elles ne savent pas nager », - chante-t-on au carnaval de Cajamarca (Pérou).

Voici quelques rappels factuels de la catastrophe survenue en Hongrie en 2000. Où aura lieu la prochaine ? En Argentine ? En Colombie ? Au Pérou ? Les projets ne manquent pas...

Le spectacle est désolant: sur plus de 5 km, des tonnes de poissons morts couvrent le fleuve et des renards gisent, çà et là, sur les rives de la Tisa.

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En images : Cerro de Pasco, la ville trouée

Date de publication: 
Mercredi, 31 Mars, 2010
Par: 
Irkita
Cerro de pascoCerro de pascoCélèbre pour son climat glacial, la ville de Cerro de Pasco, située dans le département de Junin au Pérou, à quelques 200 kilomètres au nord de Lima et à 4338 mètres d’altitude, héberge l’une des mines les plus hautes du monde. Cerro de Pasco, une ville ou une mine ? Les minerais – argent d’abord, puis zinc, plomb et cuivre – sont exploités à Cerro depuis plus de 400 ans. Mais si au départ leur extraction était souterraine, depuis 1956, la mine à ciel ouvert n’en finit plus de se creuser. La ville, qui repose sur les gisements, disparait peu à peu dans les entrailles du cratère géant de la compagnie minière Volcan Mining Co. Ici, comme disent les habitants en plaisantant, « la place centrale est un trou » … de 1,8 km de diamètre et de plus de 1000 mètres de profondeur.

A terme, la ville est vouée à disparaître ou, plus exactement, à être déplacée, elle et ses 80 000 habitants, à une vingtaine de kilomètre plus loin (ou plus, car plusieurs projets de « relocalisation » ont été élaborés depuis 1971). Déjà, il ne reste quasiment plus rien du centre historique de Cerro de Pasco, « ville opulente » et « ville minière », comme on peut le lire sur son blason. Une partie des habitants du centre ont migré dans la ville nouvelle, San Juan Pampa, située un peu en amont de la mine, qui, depuis, s’est rapprochée dangereusement.

Mexique: Les victimes environnementales réclament justice

Publié dans le FAL Mag 99

V ANAA ChichicuautlaV ANAA Chichicuautla« Ici, les maladies graves sont devenues communes. [...]Certains meurent très jeunes [...]. Cancers, insuffisance rénale, maladies respiratoires, fausses couches, malformations génétiques, dermatite, conjonctivites... Depuis de nombreuses années, nous respirons, mangeons et absorbons par la peau les différentes substances toxiques, dont les doses sont inconnues, mais les effets qu'elles ont sur notre santé en disent long sur leur importance. Nous savons reconnaître les différents odeurs: si le vent souffle du nord, ce sont les ordures de la déchetterie, le vent du sud a l'odeur de l'œuf pourri, c'est le fleuve, quand le vent vient de l'ouest, il amène les fumées des usines ou de l'incinérateur» [Pour en savoir plus : www.aldeah.org/es/mexico-salto-vida].

Exploitation minière en Argentine : la résistance d’un procureur

Il est des procureurs plus respectables que d’autres… Celui de la province de Tucumán en Argentine, Antonio Gustavo Gómez, se bat pour que les crimes commis pendant la dictature soient punis. Il est également très impliqué dans la lutte contre les crimes écologiques. L’homme a donné, samedi au CICP, une conférence sur l’exploitation minière en Amérique Latine. Compte-rendu.

Pérou: Massacre des communautés indigènes de l'Amazonie et naissance d'un nouvel acteur politique, AIDESEP

Le samedi 5 juin, date de la journée mondiale de l'environnement, le gouvernement péruvien a lancé une attaque armée d'une extrême violence contre les populations indigènes de l'Amazonie péruvienne pour les déloger d'un barrage installé sur une route de la province de Bagua, Amazonas, en signe de protestation face au refus de dialogue sur leur exigence d'abrogation de dix décrets législatifs attentatoires à leurs droits et à l'environnement.
Le résultat : 24 policiers décédés, et un nombre important d'indigènes dont le chiffre exact est sujet à controverse, car si le gouvernement reconnait la mort de 9 personnes, l'enquête de l'association de droits humains APRODEH compte 60 disparus. Des témoignages parlent de nombreux cadavres brûlés et jetés dans des fleuves depuis des hélicoptères, ainsi que de fosses communes. Plus de 300 membres des communautés indigènes ne sont pas retournés chez eux après le massacre, où sont-t-ils passés? Toutes les hypothèses circulent. Le rapporteur de l'ONU qui s'est déplacé à Bagua a reçu ces réclamations.

Les enjeux du conflit

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Mexique : Conflit minier à Cerro de San Pedro (San Luis Potosi), lorsque la justice n’existe plus…

Date de publication: 
Mercredi, 8 Juillet, 2009
Par: 
James del Tedesco
Cerro San PedroCerro San PedroPar ce texte, nous souhaitons vous faire connaître notre résistance pour défendre un village voué à disparaître et la lutte des habitants de la municipalité de Cerro de San Pedro, située dans la zone suburbaine de la capitale San Luis Potosi, de l'Etat du même nom, menacé aujourd'hui par le projet dévastateur de la compagnie minière canadienne NEW GOLD, exécuté par sa filiale au Mexique la Minera San Xavier (MSX).

Depuis de nombreuses années, les «ejidatarios» [1], les habitants de Cerro de San Pedro et de la ville de San Luis de Potosi, nous nous opposons à la réalisation de ce projet minier qui provoquera une énorme détérioration du milieu naturel, des conséquences graves pour la santé des populations et des destructions du patrimoine historique et culturel de la région.

Le Pouvoir Judiciaire de la Fédération (République) s'est prononcé à diverses reprises en faveur des opposants au projet, contre la SEMERNAT (Ministère de Protection de l'Environnement) qui a permis à l'entreprise d'opérer, et contre l'entreprise. Mais malgré ces décisions de justice, la MSX continue ses activités, avec la complaisance des différentes autorités fédérales, rovinciales  et municipales, dans la plus grande impunité et l'irrespect des décisions de justice.

Cerro de San Pedro

Cerro de San Pedro est une petite municipalité de l'Etat de San Luis Potosí, situé à 400 kilomètres au nord de Mexico DF (capitale de la République) dans la zone centre-nord du Mexique, et à 12 kilomètres seulement de la capitale de l'Etat, San Luis Potosi. Cette municipalité compte une population de 3.404 habitants, dont 120 vivent dans le bourg principal, le plus menacé par le projet minier.

Crise du capitalisme, recolonisation et alternatives populaires

IIRSAIIRSAPar: Frente Nacional Campesino Ezequiel Zamora, Asociación Campesina del Valle del río Cimitarra, Prensa De Frente

Nous vivons une époque où les antagonismes sont terriblement tragiques. Le développement capitaliste oblige le monde à produire un ensemble de marchandises qui subviennent aux besoins de seulement une portion minime de la population mondiale, ce qui, néanmoins, implique la détérioration accélérée et apocalyptique de la terre, ayant pour conséquence logique la mise en danger de l'ensemble de l'humanité. Cette façon d'organiser la vie comporte, en outre, comme élément constitutif intrinsèque, la tragédie des peuples entiers à travers les guerres d'occupation et le pillage.

Nous entendons le capitalisme comme le résultat d'une forme spécifique de concevoir et de penser le monde; une forme qui ne nous est ni propre, ni inhérente. Ce que nous connaissons comme « le capitalisme » a été engendré par la logique occidentale, la civilisation occidentale et ses manières d'appréhender la vie et les savoirs. Le capitalisme est un produit historique concret et non une fatalité de l'histoire.

Aujourd'hui, le capitalisme est entré dans une crise sans précédent. Et puisqu'il a su globaliser un mode déterminé d'organisation économique en créant de grands marchés articulés de manière injuste et inégale, la crise s'est répandue à l'échelle mondiale. Le capitalisme, cependant, a aussi démontré d'avoir une formidable capacité de mutation, et rien ne peut nous laisser penser que ce système va s'effondrer à cause de ses propres contradictions.  

Contre le TGV en Euskal Herria, pour un modèle de transport durable et démocratique

«Le projet de TGV (TAV) est la principale menace environnementale qui pèse sur la région Euskal Herria», explique Carlos Alonso, «ses impacts sociaux, économiques et territoriaux sont également inacceptables». Ce gigantesque projet (460 km de lignes à haute vitesse) doit relier les capitales basques et les réseaux européens, sans bénéficier aux petites et moyennes municipalités par lesquelles il passera. Pourtant, ce sont ces municipalités, tout comme les zones rurales se trouvant à proximité du tracé, qui en paieront les conséquences: déplacement de grandes quantités de terre lors de la construction des voies et des tunnels, destruction des terres agricoles et forestières, impacts pour les espaces naturels, les systèmes hydriques souterrains et les écosystèmes fluviaux, exploitation accélérée des carrières existantes et ouverture de nouvelles carrières pour fournir le béton nécessaire aux travaux, nuisances sonores... L'investissement pour le projet de TGV est estimé à 4,2 milliards d'euros et pourrait s'élever jusqu'à 6 milliards, l'équivalent du budget du Ministère basque de l'environnement pendant 54 ans! Parallèlement, les réseaux ferroviaires des municipalités de la région sont délaissés.

Brésil : le combat des casseuses de noix de coco babaçu

Dans le nord et nord-est du Brésil, près de 350 000 femmes tirent leurs moyens de subsistance de la noix de coco babaçu. Se voyant interdire l'accès aux palmeraies, certaines de ces femmes ont créé un mouvement national, le MIQCB.
Ensemble, elles font front aux propriétaires terriens, exigent le libre accès aux babaçuais et cherchent à empêcher la destruction de celles-ci par les compagnies agro-industrielles, minières et charbonnières
 
La noix de coco babaçu

De nombreuses familles des zones rurales du nord et du nord-est du Brésil pratiquent « l'agro-extractivisme », une combinaison entre l'agriculture de subsistance et la collecte de noix babaçu, fruit d'un palmier qui pousse en bordure de la forêt amazonienne. Le coco babaçu fournit un nombre impressionnant de produits alimentaires et d'usage domestique : son amande est utilisée pour extraire de l'huile, qui sert pour la cuisine et pour fabriquer du savon, du shampoing, de la lessive et des produits cosmétiques; sa pulpe est transformée en farine (utilisée dans l'alimentation, elle possède des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques); la coque de babaçu produit du charbon; enfin, les feuilles du palmier sont utilisées dans la construction (toits) et pour la production artisanale (sacs, paniers, chapeaux, etc.). Traditionnellement, les hommes se consacrent à l'agriculture et les femmes se chargent de ramasser, casser et commercialiser les noix, d'où leur appellation de « casseuses ». Le babaçu est donc aussi une source indispensable de revenus pour les familles.

Les origines du mouvement

Dans les années 1970 et 1980, les régions de Maranhão, Pará, Tocantins et Piauí ont connu d'importants conflits agraires qui se sont soldés par l'expulsion de nombreuses familles et l'interdiction d'accès aux palmerais (babaçuais), devenues propriété privée.

Les Faucheurs volontaires en France : le droit de désobéir au nom du principe de précaution

Les Faucheurs volontaires s'opposent à l'utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'agriculture et au brevetage du vivant. Ils défendent le droit à un environnement sain et dénoncent les cultures de plantes transgéniques en plein champ au nom du principe de précaution. Ils ne contestent pas l'utilisation des OGM à des fins de recherche, mais refusent que les expérimentations soient conduites en plein champ, à l'air libre, ce qui peut aboutir à la contamination des parcelles voisines. Ils exigent la transparence de l'information, et notamment que les études réalisées sur les cultures transgéniques soient rendues publiques. Le mouvement est passé d'une mobilisation de quelques individus en 2003 à 7500 personnes aujourd'hui, militants de la société civile et élus.

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