Les origines du mouvement
Dans les années 1970 et 1980, les régions de Maranhão, Pará, Tocantins et Piauí ont connu d'importants conflits agraires qui se sont soldés par l'expulsion de nombreuses familles et l'interdiction d'accès aux palmerais (babaçuais), devenues propriété privée.
Les femmes des différentes régions s'organisent. En 1991, elles créent l'Articulation des casseuses de noix de coco babaçu. Lors de la troisième rencontre, en 1995, l'Articulation devient le Mouvement, MIQCB. Aujourd'hui, le MIQCB rassemble près de 300 femmes des différentes zones des quatre États. Des réunions plénières ont lieu tous les trois ans et permettent aux femmes, venues des différentes communautés, de discuter de leur situation et de bâtir des stratégies communes.
En février dernier (2009), nous nous sommes rendus au siège du mouvement, à Sao Luis de Maranhão, où nous avons rencontré Luciene Dias Figueiredo, conseillère (assessora) du MIQCB. Voici ses réponses à nos questions.
Quelle est l'évolution de la situation depuis le début du mouvement ?
Depuis les conflits violents avec les propriétaires terriens dans les années 1970-80, la pression foncière n'a fait que s'accentuer. Des superficies de plus en plus grandes sont concédées à des entreprises d'exploration minière (fer, manganèse, bauxite, nickel, etc.) et d'agro-industrie - élevage pour exportation, monocultures de dendé (utilisé par l'industrie des cosmétiques), de soja et de mamona (agrocombustibles). Les entreprises de production de charbon végétal rachètent des palmeraies pour les transformer en charbon et les remplacent par des plantations d'eucalyptus. Ces différentes activités, qui se sont accélérées dans les années 2000, détruisent les babaçuais et privent les Quebradeiras de leurs moyens de subsistance.
Que défendent les Casseuses de noix babaçu?
Les Quebradeiras dénoncent la dévastation des palmeraies et les projets de développement qui détruisent l'environnement et appauvrissent leurs familles. Elles luttent pour obtenir des lois garantissant un libre accès aux babaçuais. 15 lois municipales obligent déjà les propriétaires à laisser les Quebradeiras ramasser les noix dans leurs palmeraies. Toutefois, même si ces lois sont adoptées, les femmes du mouvement doivent continuer à lutter pour exiger leur application. Notre lutte est aussi liée, plus largement, à l'amélioration des conditions de vie, la santé, l'éducation, etc. C'est une lutte constante pour les droits de base.
Quelles sont, pour vous, les principales victoires?
Auparavant, être casseuse de noix était considéré comme une honte. Grâce au mouvement, de nombreuses femmes se sont assumées en tant que Quebradeiras, leur activité est désormais valorisée. Leur résistance est reconnue à l'échelle nationale comme une lutte des femmes pour la valorisation de leur travail, pour la préservation de l'environnement, pour l'accès aux ressources naturelles, pour la sécurité alimentaire...
Localement, il y a de nombreuses avancées qui permettent d'être optimiste. Dans certaines zones, le libre accès est une réalité. Des « Réserves extractivistes » de coco babaçu, une autre forme d'accès à la terre, ont été créées. Le combat pour l'amélioration des conditions de production et l'accès aux marchés a aussi donné des résultats. Aujourd'hui, 26 groupes de femmes fabriquent des produits artisanaux à base de babaçu. Des coopératives locales obtiennent de meilleurs prix à la vente, certaines entreprises commençant à prendre en compte les particularités des économies familiales agro-extractivistes.
Toutefois, de nombreuses Quebradeiras continuent à récolter de manière illégale, et la récente offensive des entreprises (minières, agro-industrielles, de charbon...) rend la situation particulièrement difficile.
Plus d'informations sur MIQCB : www.miqcb.org.br (en portugais)
Merci pour votre
Merci pour votre action.
Qu'est-ce qu'il est rassurant de voir qu'un combat mene au Mexique a San Luis il y a quelques annees a fait des petits ... et ce jour national de juillet auquel le collectif de vigilance sur les projets miniers en creuse se pose la question de relayer!
Je suis decu que l'information vehiculee dans le Maine et Loire s'effectue par le biais du C.P.I.E.. Ils repondent a la demande de la societe Variscan qui souhaitait que cette association organise les debats publics! Comment mettre une association de protection de l'environnement en position d'allier : en leur donnant une mission remuneree, dans une periode de baisse des financements publics.
Ca pose la question de neutralite. Pas de voix s'eleve pour mettre en garde des risques! Voulez-vous etre averti(e) de la prochaine rencontre publque?
Bon courage et a tres bientot.
Jean