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De Notre-Dame des Landes à Rosia Montana

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Source de l'article de presse
Auteur de l'article de presse: 
Michemo
Date de publication: 
Lundi, 20 Janvier, 2014


Depuis 11 ans que Tatiana vit avec moi sur la ferme, c'était une première pour nous de revenir dans son pays d'origine au moment des fêtes de Noël. L'accueil fût à la hauteur.
Paysans engagés contre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes, nous avions entendu parler du projet de mine d'or et d'argent à Rosia Montana, situé à 150 kilomètres de notre lieu de villégiature.
Nous y sommes allés le 26 décembre 2013 et avons pu rencontrer Eugen David, paysan de son état et président d'Alburnus Maior (l'équivalent local de l'Acipa).
Rosia Montana est une petite cité minière des monts Apuseni (Nord-Ouest de la Roumanie). L'expoitation de l'or y est ancienne mais en 1999 l'Etat Roumain qui le gérait décide que ce n'est plus rentable et cesse l'activité.
Barricade notre Dame des LandesBarricade notre Dame des Landes

Dès l'année 2000, il concède à la société canadienne RMGC (Rosia Montana Gold Corporation) la recherche et l'exploitation de nouveaux gisements. Il s'agirait d'extraire 315 tonnes d'or et 1480 tonnes d'argent. Pour cela il faut arraser 4 montagnes qui entourent la cité minière et construire dans la vallée en contre-bas d'une des montagnes un bassin de rétention de 4 kilomètres de long sur 2 de large. Pour extraire l'or et l'a

rgent il serait nécessaire d'utiliser 12 000 tonnes de cyanure par an.
Quand la RMGC présente son projet à la population elle ne doute pas car il permettra une nouvelle prospérité à Rosia Montana. Elle rassure la population sur le côté «innofensif» du cyanure même à 1000 tonnes par mois.

«La première réaction» nous dit Eugen David «a été de vouloir protéger notre lieu de vie, mais très vite de comprendre l'enjeu écologique de notre combat naissant».
Leurs seules armes pour convaincre: la pédagogie par l'éducation civique à l'écologie et l'organisation de rassemblements (festivals internationaux, colonie de vacances, manifestations festives à Bucarest, …). L'écho du bien fondé de leur lutte a irrigué toute la Roumanie tant et si bien que l'on peut parler du réveil écologiste des Roumains.
La lutte contre le projet d'aéroport à NDDL s'appuie sur 3 piliers: citoyen, juridique et politique. A Rosia Montana, c'est une vraie différence avec nous, le politique n'est pas le bienvenu. «S'ils faisaient bien leur travail ce type de projet n'existeraient pas» nous dit Eugen David. Juridiquement une bataille a été gagnée mi-décembre 2013. Le parlement sous la pression citoyenne a repoussé un projet de loi qui aurait permis à la RMGC d'expulser de leur propriété les habitants récalcitrants. On est bien au-delà des PPP (Partenariats Publics Privés).Les GPII (Grands Projets Inutiles Imposés) sont nombreux en Roumanie, notamment ceux qui prévoient l'exploitation des gaz de schiste.
En ce même mois de décembre 2013, les députés se sont votés une loi d'immunité. Désormais, seul le parlement pourra poursuivre l'un des siens pour une faute commise dans le cadre de son mandat. Cette décision a mis le feu aux poudres. Une grande manifestation citoyenne aura lieu le 9 février contre tous ces projets et la corruption des politiques qui le permettent.
Quelle société voulont nous laisser à nos enfants ?
Certains penseront qu'il s'agit d'un autre débat, nous pensons que c'est le débat.
Le 4éme forum des Grands Projets Inutiles que l'on tente de nous Imposer aura lieu à Rosia Montana début mai 2014.
Rosia Montana - Notre-Dame des Landes: même combat.
On lâche rien
 
Tatiana et Michel Morin
Paysans Charcutiers Bio
Chéméré, Loire-Atlantique (France)
 
Prolonger : http://www.rosiamontana.org/en
 http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/prise-de-terre/5417891-prise-de-terre-du-14-12-2013.html
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A voir aussi :

Roumanie : nouveau revers pour un projet canadien de mine d'or

La compagnie canadienne Gabriel Resources attend depuis près de quatorze ans le feu vert pour pouvoir implanter une mine d'or à Rosia Montana, un village roumain à 430 km de Bucarest. Mais une commission du Parlement roumain vient de repousser encore un peu plus cette idée, en rejetant, lundi 11 novembre, un projet de loi controversé qui devait en ouvrir la voie.
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