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De l'information ou de la diffamation? Faut-il en pleurer ou en rire?

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Date de publication: 
Mercredi, 29 Janvier, 2014
Par: 
JD

Source: Semana economicaRéaction à chaud à la campagne de calomnies de Miguel Santillana contre les défenseurs des lacs de Conga au Pérou et ailleurs. [http://semanaeconomica.com/oso-decirlo/2014/01/23/quien-es-quien/]

Il y a peu, par la voix de Miguel Santillana, économiste et "colaborateur" de divers journaux (photo ci-contre), une campagne de diffamation a été lancé dans la presse (groupe el Comercio) contre les défenseurs des lacs de Conga et leurs alliés étrangers. Dans un pamphlet au titre complotiste "qui est qui", Monsieur Santillana passe en revue les différents liens de solidarité qui se sont noués entre les opposants au projet Conga et les activistes, les associations et les personnalités politiques en Europe, qu'il accuse de financer le mouvement sur place. ALDEAH fait partie d'une longue liste.  

On pourrait commencer par féliciter l'auteur de cet article pour son talent de comique. Notons les meilleures blagues (le jeu des 7 erreurs) :
Qui connaît la ville de Zurich en Allemagne? L’auteur envisage-t-il une annexion de l’Allemagne par la Suisse ? Drôle d’idée.
Qui connaît l'ONG française ALDEAH? Le collectif ALDEAH n’est pas une ONG, il n'est pas "français" et ne peut financer absolument personne, car il ne possède même pas de compte en banque. En revanche, son site Internet www.aldeah.org peut servir de plateforme de soutien à tous les mouvements sociaux-environnementaux qui résistent à l’extractivisme et qui luttent contre le saccage de la nature et des territoires. No, Señor Santillana, no somos una ONG!
Qui connaît Franck Gaudichard président de France Amérique Latine?  (il doit s'agir de Franck Gaudichaud).
Qui connaît Catap en Belgique ? (il doit être question de Catapa). Etc.

Mais peut-être devrait-on plutôt rire de tristesse? Le but de ce pseudo journaliste n'est-il pas de créer un climat de méfiance entre le peuple péruvien et les citoyens français, allemands, suisses et d’ailleurs solidaires avec les citoyens péruviens qui luttent contre l’oligarchie minière? Pourquoi cette solidarité, señor Santillana ? Parce que les citoyens des pays occidentaux savent que l’or qui sort des mines de Yanacocha sera exporté dans les bijouteries de Paris, d’Hambourg ou de Zurich (en Suisse!). Nous sommes solidaires parce que depuis 500 ans les "ressources" naturelles - notamment les minerais et les nutriments des terres fertiles - de l’Amérique Latine sont extraites pour enrichir, la plupart du temps, les entreprises occidentales. Est-ce un crime qu’être solidaire ? Cette solidarité internationale, nous la ressentons d’autant plus comme une nécessité que l’extractivisme revient en force sur le vieux continent : projets d’exploitation d’hydrocarbures  (gaz et pétrole de schiste), projets miniers (or, cuivre, charbon, "petits métaux") en France, en Allemagne, en Angleterre, en Pologne, en Roumanie, en Grèce, en Espagne, en Bulgarie, etc. Parce que pour nous, c'est ni ici ni ailleurs. C’est parce que nous nous sentons concernés que nous sommes solidaires et pour rien d’autre. L’auteur de l’article semble avoir oublié Potosi et ses 8 millions de morts ! Nous non !

Ici, pour nous, la lutte des populations de la région de Cajamarca est un modèle de courage que nous admirons. Une nébuleuse d'ONG pleines aux as qui soutient les réseaux d'agitateurs, dites-vous? En France, les personnes qui soutiennent cette lutte dépensent leur argent personnel pour que leurs compatriotes sachent que derrière leur bague en or se cache la destruction des lacs de la région de Cajamarca. Cela peut sembler étrange, mais certaines personnes ont même revendu leurs bijoux par solidarité. Cela peut sembler étrange, mais si on y pense 5 minutes, en étant sérieux et sans faire de blagues, être solidaire, cela devrait être logique pour tout le monde. Visiblement l’auteur de l’article ne peut pas le comprendre, tout comme il ignore que sans eau, il n’y a pas de vie. Et cela, en France, en Allemagne, et à Zurich en Suisse, à Bruxelles, mais aussi à Lima, à Puira, à Cajamarca, à Bagua ou ailleurs, nous ne l'oublions pas. Car en Europe aussi il y a des lacs ...

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