Les déchets d’exploitation seront stockés dans une zone dont le sol est perméable, ce qui, selon l'Institut roumain de la géologie, risque d’entrainer l’infiltration du cyanure dans la nappe phréatique. On estime que l’exploitation générera entre 250 et 500 millions de tonnes de stériles de cyanuration (concentrés cyanurés). La compagnie laissera derrière elle un lac de cyanure (215 millions de mètres cubes) et un barrage de rétention. Pour l’entretien et la surveillance de ce dernier, la RMGC prévoie de dépenser 150 millions de dollars, mais l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) évalue le coût de son entretien à 2,6 milliards de dollars. A l’accumulation de stériles – roches contenant des métaux non exploitables de manière rentable - il faut également ajouter les problèmes de pollution par drainages miniers acides (acidification des eaux pluviales et donc des réseaux hydrographiques par ruissèlement sur les stériles) et le risque de libération, au contact avec l’eau et l’air, des métaux lourds, d’arsenic et/ou de substances radioactives contenus naturellement dans la roche.
42,82 km2 seront impactés, quatre montagnes seront rasées et on creusera un cratère de 400 mètres de profondeur et d’environ 8 km de diamètre, qui sera visible depuis la Lune ! 974 familles devront être « relocalisées » dans un nouveau village. Rosia Montana n’existera plus.
Le projet détruira l’environnement et le patrimoine culturel, dont les célèbres galeries romaines millénaires. Pour permettre l’exploitation, le gouvernement refuse d’inscrire le site de Rosia Montana au patrimoine mondial de l’UNESCO, bien que celui-ci soit éligible. Qu’est-ce que la RMGC offre échange? Quelques centaines d’emplois sur une période déterminée et une redevance de 6% sur la valeur de l’or et de l’argent extraits versée à l’État roumain.
L’opposition locale et internationale
Le 27 août 2013, le gouvernement adopte un projet de loi qui prévoit, entre autres dispositions, de faire de la multinationale canadienne le représentant de l’État roumain pour gérer le processus d’expropriation des terres nécessaires à l’exploitation minière. Le Parlement n’a pas, jusqu’à ce jour, donné son feu vert à cette loi taillée sur mesure pour une compagnie privée.
La RMGC n’a toujours pas pu démarrer son projet et doit faire face à des protestations sans précédent. La diaspora roumaine, l’une des plus importantes en Europe, a rejoint ce mouvement d'opposition. Des manifestations simultanées ont été organisées à Bruxelles, devant la Commission européenne, à Paris, devant le siège de l’UNESCO, à Londres en face du siège de Gabriel Ressources (l’actionnaire majoritaire de la RMGC), devant la Bourse de Toronto (où la compagnie est actuellement cotée), ainsi que devant les ambassades dans les principales capitales mondiales.
Rendez-vous le 6 février
Le 6 février, en plus de l’événement parisien (Eglise St Sulpice, Crypte St François 35, rue St. Sulpice 75006 Paris, de 19:00 à 22:00), des collectifs de solidarité organisent des mobilisations dans plusieurs villes de Roumanie et d’ailleurs: Alba Iulia // Agnita // Arad // Baia Mare // Brașov // București // Câmpeni // Cluj Napoca // Constanța // Craiova // Cugir // Hunedoara // Iași // Mediaș // Mogoșoaia // Oradea // Râmnicu Vâlcea // Reșița // Sibiu // Slatina // Solca // Suceana // Târgoviște // Timișoara // Turda // Zlatna//Berlin // Copenhagues // Dublin // Londres // Louvain-La-Neuve // Madrid // Montréal // Sonderborg // Vienne
La journée de Rosia Montana est un événement non politique dans le cadre duquel nous n'acceptons l'affichage d'aucun signe d’appartenance à un parti ni aucune personnalité politique en représentation officielle.
En savoir plus :
Au sujet de Rosia Montana : http://www.aldeah.org/fr/rosia-montana-roumanie
Sur l'industrie minière : http://www.aldeah.org/fr/sources-et-ressources
Sur Rosia Montana Paris
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