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AUDIO : L’extractivisme près de chez vous : l’extraction de lignite fait disparaître des villages en Allemagne

Rhénanie-du-Nord-Westphalie, non loin de Düsseldorf. La mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler (Braunkohletagebau Garzweiler), 48 km2 (la surface de la ville de Lyon), exploitée par l'entreprise RWE Power AG, a pris le nom d’un village disparu. Le projet d’extension de la mine, démarré dans les années 1990 doit engloutir 12 autres villages. L’Allemagne […] se fait, depuis plusieurs années, le chantre des énergies renouvelables qui permettent de produire près d’un quart de l’électricité du pays. L’abandon du nucléaire a été décidé au début de la dernière décennie, et accéléré après la catastrophe de Fukushima. Mais le pays présente également un autre visage. Le charbon continue de jouer un rôle central pour la production d’électricité –près de 45%- avec des conséquences négatives sur l’environnement.

Mines de charbon et politique énergétique en Allemagne. Grand reportage RFI sur la mine de lignite à Garzweiler. Pascal Thibaut, Marc Minatel : écouter dans son intégralité sur le site de RFI

Extraits du reportage:

L’Allemagne arrive en tête du palmarès pour l’extraction du lignite, avec 100 millions de tonnes chaque année, dans cette seule région à l’Ouest de Cologne : 1/4 de l’électricité allemande est produite grâce au lignite et près d’1/5 avec du charbon, soit environ 45% avec ces deux minerais (énergies renouvelables : 22% l’an dernier ; le nucléaire : 15%).

La mine de de Garzweiler s’étend sans cesse : il faut déplacer des villages et des villageois. Son nom, Garzweiler, est celui d'un village qui n'existe plus. Après Garzweiler I, la phase II du projet prévoit une extension sur une superficie totale de 45 km2 et provoque des résistances sur le terrain. Lorsque Garzweiler II est autorisé au début des années 1990, le SPD perd la majorité dans son bastion et doit s’allier aux écologistes, opposants de toujours au charbon. A l’arrivée, un compromis boiteux est trouvé, mais Garzweiler II est toujours d’actualité. La société RWE dispose d’une concession jusqu’en 2045. 12 villages doivent disparaître, 7600 habitants expropriés au profit de la RWE et déménagés ; une autoroute doit être déplacée.

L’énergie pour quoi et pour qui? Entretien avec le MAB (Mouvement des Affectés par les Barrages, Brésil)

MABMABLe Brésil a le troisième plus haut potentiel de production d’énergie hydraulique au monde (10% du potentiel mondial) [1]. 30,9%  « seulement » de ce potentiel est exploité actuellement. La construction de plus de 400 barrages hydroélectriques existants (dont 156 grands) a déjà expulsé plus d’un million de personnes de leurs terres et de leurs maisons. Il est prévu de construire 90 nouvelles centrales hydroélectriques d’ici 2016, pour une capacité de production de 36 834 MW . Le Plan National de l’Energie prévoit une production d’hydroélectricité de 94 700 MW à l’horizon de 2030. Le Mouvement des Affectés par les Barrages (MAB), défend les droits des familles expulsées ou menacées, tout en posant la question du modèle de société. Nous avons rencontré Daiane et Rogério Hohn, responsables de la coordination du MAB de l’Etat du Pará, et Moises da Costa Ribeiro, responsable du MAB à Altamira, à Marabá (Pará), en juillet 2010. 

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Gaz et pétrole de schiste : Ni dans mon jardin, ni dans celui du voisin !


Paris, 21 décembre 2012. Contrairement à leurs vibrantes prises de position sur ce dossier avant les dernières élections présidentielles, une fois au pouvoir, les socialistes et leurs alliés montrent leur vrai visage. Alors que François Hollande s'est publiquement engagé en septembre dernier à ne pas permettre l’exploitation des gaz et pétrole de schiste au nom de la défense de l'environnement, son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, cité par le Point, déclarait hier qu’un accord était en cours de signature avec l’Algérie. Ce dernier ferait de l’Algérie un laboratoire que la mobilisation citoyenne sans précédent a rendu plus difficile à mettre en place en France : celui des expérimentations d'alternatives à la fracturation hydraulique. Seule technologie actuellement rentable pour exploiter les hydrocarbures de schiste, la fracturation hydraulique est interdite sur le territoire français depuis le 13 juillet 2011.

Au moment où commence le débat sur la transition énergétique convoqué par François Hollande, l’annonce de Laurent Fabius révèle le cynisme de ce pouvoir qui n’a aucun scrupule à contredire par les actes ses discours plaidant en faveur des énergies renouvelables et de la préservation de l’environnement. En effet, quelle que soit la technique utilisée pour libérer les minuscules concentrations de gaz ou de pétrole, la roche-mère doit être fracturée et les fissures gardées ouvertes, à l’aide de particules injectées par un liquide porteur. Les risques de remontée à la surface des contaminants naturellement présents dans la roche (métaux lourds, arsenic, éléments radioactifs, etc.) restent donc inchangés. De même, ni la fracturation au méthane, ni la fracturation pneumatique, ni la facturation par arc électrique, ni la fracturation au CO2, techniques extrêmement complexes en soi, ne permettront d’éviter les fuites de méthane et n’inverseront la tendance à l’aggravation de l’effet de serre. Loin de renoncer à la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, le gouvernement persiste dans le modèle productiviste et extractiviste, obsolète et mortifère pour la planète.