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Mécanismes de compensation

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Pour refuser la REDD+ et les industries extractives pour s’opposer au capitalisme et défendre la vie et les territoires

Information Communiqué
Date de publication: 
Jeudi, 27 Novembre, 2014
Par: 
WRM

CdP 20, Lima, décembre 2014

 

À l’occasion de pourparlers de l’ONU sur le changement climatique qui auront lieu à Lima, au Pérou, et que   l’on appelle CdP 20, nous affirmons que le refus du système REDD+ et des ‘services  environnementaux’ proposés  dans  le  cadre  de  ‘l’économie verte’  est  un  aspect fondamental de notre lutte contre le capitalisme et les industries extractives et pour la défense des territoires, de la vie et de la Terre‐mère.  Les accords des Nations unies sur le climat n’ont pas réussi à réduire les émissions des gaz qui provoquent le réchauffement planétaire. En fait, les mécanismes et les politiques qui ont découlé de ces accords, parmi lesquels figure la REDD+, ont permis de poursuivre, de légitimer et d’intensifier des activités aussi destructrices que les industries minière, pétrolière, gazière et charbonnière,  la  monoculture  d’arbres  et  l’agro‐industrie.  Ces  industries  sont  la  cause principale de la crise climatique; elles ont adopté le discours de la ‘durabilité’, du ‘déboisement zéro’, de la ‘responsabilité socio‐écologique’, du ‘découplage’ ou des ‘projets économes en carbone’, dans le cadre d’une économie ‘verte’. Or, nous savons qu’au‐delà de la propagande destinée à blanchir leurs images, le système extractiviste et le capitalisme mondial institutionnalisé  mènent  toujours  au  saccage  de  la  Terre‐mère,  ainsi  qu’au  pillage,  à  la violence, à la destruction et à la criminalisation de ses communautés, ses peuples, ses terres et ses territoires.

Les défenseurs de l’économie ‘verte’ prétendent nous faire croire qu’une ‘croissance durable’ est possible, que l’on peut ‘se découpler de la nature’ avec les modes de production capitalistes, et qu’il est possible de ‘compenser’ ou d’atténuer la pollution et la destruction d’un endroit par la ‘recréation’ ou la ‘protection’ d’un autre. En appliquant une logique injuste et colonialiste, l’économie ‘verte’ soumet la nature et les peuples autonomes en leur imposant des restrictions sur l’utilisation et le contrôle de leurs territoires, afin de remplir les poches de quelques‐uns, même lorsque les  communautés possèdent des  titres de  propriété sur  ces territoires.

Les  ‘services  environnementaux’ sont  un  des  piliers  du  nouveau  capitalisme  mondial.  Ils comportent  la  financiérisation,  la  marchandisation,  l’asservissement  et  l’esclavage  de  la nature, en la soumettant à la logique du capital. Le marché du carbone, la compensation de biodiversité et les marchés de l’eau font partie de cette forme de capitalisme. Les ‘services environnementaux’ et le modèle économique hégémonique sont interdépendants.