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Craintes pour la sécurité de militants écologistes en Équateur

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Information Communiqué
Date de publication: 
Jeudi, 12 Décembre, 2013
Par: 
Amnesty International

Nous désirons rendre publique notre plus grande préoccupation quant à l'intégrité physique et morale de Carlos Zorrilla, ainsi que celle d'autres militants écologistes résidant dans la région de Íntag, dans le nord de l'Équateur. Ces craintes ont pour origine les attaques répétées contre la personne de Carlos Zorrilla formulées par le président Rafael Correa lors de ses derniers discours hebdomadaire à la Nation. Résident de la vallée de l'Íntag depuis plusieurs décennies, Carlos Zorrilla est un membre fondateur de l'organisation Défense et Conservation Écologique de Íntag (Defensa y Conservación Ecológica de Intag, DECOIN), qui travaille à la protection de l'écosystème de la vallée du fleuve Íntag, une région de forêts subtropicales, connue pour sa biodiversité exceptionelle.

Au cours des quinze dernières années, Carlos Zorrilla s'est impliqué dans la lutte contre les activités minières à grande échelle et notamment un projet d'exploitation de cuivre à ciel ouvert aux sources du fleuve Íntag, projet aujourd'hui impulsé par le gouvernement équatorien avec le concours de l'entreprise publique chilienne CODELCO (après avoir été durant de longues années la propriété de transnationales japonaise et canadienne). Pour Carlos Zorrilla comme pour les nombreux opposants à ce projet, une mégaexploitation minière aura des conséquences désastreuses sur les écosystèmes uniques et fragiles de la vallée de l'Íntag. Au cours de ces dernières années, les riverains de la vallée se sont organisés en développant de nombreuses activités productives alternatives au projet d'exploitation minière.

Le 14 septembre dernier, les résidents de la vallée en résistance contre le projet minier ont bloqué l'accès à la zone du projet à des employés de l'entreprise d'État, la ENAMI. Ces derniers étaient chargés d'effectuer des relevés dans l'optique d'une évaluation de paramètres écologiques (Carlos Zorrilla affirme qu'il n'était pas présent sur les lieux ce jour-là).

Deux semaines plus tard, le 28 septembre, le président Rafael Correa diffusait des photos de Carlos Zorrilla et de militants d'Íntag au cours de son intervention télévisé hebdomadaire. Rafael Correa qualifiait les actions de ceux-ci de « déstabilisatrices » et prétendait qu'il s'agissait d'une ingérence dans la politique gouvernementale, parrainée par des étrangers.

Enfin, le 7 décembre dernier, toujours lors de son discours hebdomadaire, Rafael Correa accusait de nouveau Carlos Zorrilla et d'autres militants d'agir dans l'intérêt d'acteurs étrangers et demandait instamment à la population de « réagir ».

Les craintes pour la sécurité de Carlos Zorrilla et les autres personnes nommées lors des interventions télévisées de Rafael Correa se voient renforcées par la fermeture imposée par le gouvernement de l'ONG écologiste Pachamama.

Source: Amnesty International.

En savoir plus sur la résistance de la vallée d'Intag :Intag Message de Carlos Zorrilla à l'occasion de la venue en France de Rafael Correa La politique minière de Correa est une tragédie Extractivisme en Equateur

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