Cette année, l’opposition en France aura été concrète. En effet, le 17 juin dernier, le ministre du développement productiviste, M. Arnaud Montebourg, appose sa signature sur le permis accordant à l’entreprise Variscan l’autorisation d’explorer un territoire de 205 km² à cheval entre la Sarthe et la Mayenne. Ce permis, baptisé PER de Tennie recouvre les communes de Conlie, Crissé, Mézières-sous-Lavardin, Neuvillalais, Neuvillette-en-Charnie, Parennes, Pezé-le-Robert, Rouessé-Vassé, Rouez-en-Champagne, Saint-Rémy-de-Sillé, Saint-Symphorien, Ségrie, Sillé-Le-Guillaume, Tennie, Vernie (département de la Sarthe) ainsi que de Torcé-Viviers-en-Charnie et de Voutré (département de la Mayenne). Au cœur du futur périmètre d’exploration, sur le territoire de la commune de Rouez, se trouve un no man’s land entouré d’un haut grillage interdisant l’accès au public, où l’on distingue depuis la route une maigre végétation desséchée et un immense monticule de terre. Entre 1989 et 1997, Elf puis Total ont exploité ici une mine à ciel ouvert. A peine deux tonnes d’or et sept tonnes d’argent en ont été extraites, mais le bilan environnemental, lui, est sans appel : vingt ans après, il subsiste sur le site entre 250.000 et 300.000 m3 de terres stériles chargées en métaux lourds et les analyses des eaux de ruissèlement révèlent la présence d’un drainage minier acide alarmant. Grâce à la mobilisation des associations locales (notamment Rouez Environnement), les 27 hectares qui correspondent au site de l’ancienne mine ne seront finalement pas retenus dans le périmètre définitif du permis.
Le titulaire, Variscan Mines, est une société fondée en 2010 à Orléans par d’anciens ingénieurs du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) et filiale à 100 % du groupe minier australien Platsearch. Sur le périmètre du permis de Tennie, Variscan espère trouver du cuivre, du zinc et des minerais connexes, comme le plomb, l’or et l’argent. Le gisement pourrait également renfermer du germanium, un métal utilisé dans l’industrie électronique. La phase d’exploration pourrait commencer dès cet été.
Peu importe que des départements comme la Mayenne ou la Sarthe sacrifient leurs territoires aux appétits des industries extractives, la décision est prise dans des bureaux du ministère du « redressement productif ». Peu importe que ce territoire soit un territoire agricole (c’est là que l’on élève les célèbres poulets fermiers de Loué !), ou classé (en grande partie) Natura 2000 ou encore se trouvant dans un Parc Régional ou classé ZNIEFF. La seule chose qui compte, c’est générer de l’activité (peu importe sa nature) et relancer coûte que coûte la croissance du PIB. Tel un « courageux » chasseur d’animaux exotiques confortablement installé dans son véhicule, le fusil sur épaule pour pouvoir tirer de loin, notre productiviste en chef semble vouloir accrocher quelques trophées sarthois et mayennais à son tableau de chasse.
Malheureusement tout cela n’est pas un jeu: la menace est très concrète et, si nous ne réagissons pas, les dégâts, eux aussi, seront réels. Ici, comme ailleurs, l’exploitation minière a toujours des impacts importants :
Pour toutes ces raisons et parce qu’il n’est pas trop tard, nous vous proposons de dire dès maintenant : Non au permis minier de Tennie ! Oui à la transition énergétique et écologique véritablement citoyenne ! Non aux territoires sacrifiés au nom de la croissance et des profits de quelques-uns! Mr Montebourg, il n’est pas trop tard et, comme dit le proverbe, vous pouvez encore changer d’avis.
En cliquant sur le bouton « Envoyer mon refus » ci-dessous, vous enverrez votre lettre (voir le texte proposé dans le formulaire ci-dessous) aux maires des communes concernés par le permis de Tennie.
A la clôture de cette campagne, le courrier ainsi que l’ensemble des signatures seront transmis :
Merci d’avance pour votre préoccupation et votre solidarité
Plus d'information : www.aldeah.org/fr/dans-la-sarthe-les-riverains-s-opp...
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