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Maristella Svampa [1] : En Argentine, nous venons de vivre un moment crucial. Cette loi de protection des glaciers, soutenue par les organisations environnementales, par les assemblées citoyennes du pays, et par des intellectuels, vient d'être approuvée par le Sénat après l'avoir été par l'assemblée nationale. Elle est le fruit de plus d'un an et demi de bataille : une première loi votée à la fin 2008 reçut un véto de la présidente C. Kirchner. Derrière ce veto se dissimulait la pression des grands lobbys miniers comme Barrick Gold, bien soutenus par les gouverneurs des provinces andines en faveur des méga projets miniers à ciel ouvert. Derrière l'apparente technicité de la question de la protection des glaciers, ont ainsi été dévoilés les intérêts économiques de ceux qui veulent développer les activités extractives dans des zones qui allaient être protégées. Malgré le renforcement des pressions des lobbys, la loi vient d'être votée, divisant les formations politiques. C'est une grande victoire pour les mouvements qui l'ont soutenue. Les zones glaciaires et péri-glaciaires qui sont les régulatrices d'eau douce de bon nombre de régions, notamment en Argentine qui est un pays semi-aride à 70 %, pourront donc être en partie protégées. L'expansion des méga-projets miniers à ciel ouvert qui utilisent des quantités inimaginables d'eau - l'entreprise Bajo La Alumbrera, dans la province de Catamarca utilise ainsi 6 millions de litres d'eau par jour - est donc pour partie remise en cause. Lire la suite
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