Le Pérou et la RD.Congo, deux pays qui semblent en apparence éloignés à de nombreux points de vue (géographie, régimes politiques, gouvernance, langue, culture, etc.). Pourtant, en y regardant de plus pr ès, l’on se rend compte que le destin de ces pays est marqué par une exploitation comparable des ressources naturelles qui, depuis des siècles, pèse sur les populations indigènes de façon insoutenable.
En mars 2015, les ministres Macron et Royal ouvraient sur les sites respectifs de leur ministère une consultation publique sur « l'avant projet de loi portant réforme du régime des mines et portant habilitation du Gouvernement à prendre par ordonnances les mesures législatives nécessaires à l'actualisation et à l'adaptation du droit minier » relançant la réforme du code minier, ce long serpent de mer que certains pensaient abandonné par le gouvernement.
Le texte de cet avant projet de loi sera sans doute retravaillé pour faire l'objet d'un projet de loi qui sera présenté, peut être, en conseil des ministres fin 2015-début 2016 (après les élections régionales) pour dépôt quelques semaines plus tard au Parlement. Ce calendrier reste toutefois hypothétique.
Mais … en parallèle, Macron a créé dans le cadre de la Stratégie nationale de transition énergétique vers un développement durable (SNTEDD), en avril 2015, un comité de pilotage « Mine responsable ». Son objectif principal est d'accompagner le renouveau du secteur minier en France en formulant des recommandations sur les conditions de sa relance. Il rédigera, d'ici fin 2015, un livre blanc pour décrire entre autres les types de techniques employées et les moyens de réduire les impacts de l'activité minière qui servirait de référentiel technique. Les opérateurs miniers seraient invités également à signer un charte de bonne conduite de l'activité minière non contraignante. (calendrier : réunion du comité de pilotage en septembre et réunion de validation en nov-déc )
Macron veut avancer vite (c'est son style) et il est probable que finalement ce projet de loi voit finalement le jour car de leur côté, les députés de la commission du développement durable de l'Assemblée mettent la pression sur le gouvernement et lui demandent de passer à la vitesse supérieure sur la réforme du code minier.
L'opinion publique n'est pas informée sur ce que cette réforme nous prépare et de ses conséquences. Les médias n'en parlent guère, voire elle est ignorée. Pourquoi ?
Aussi, j'ai rédigé, cet été, un document d'information destiné à sensibiliser le grand public sur cette question pour qu'il s'en empare et réagisse. J'ai souhaité apporté un éclairage critique et une synthèse (en choisissant certaines dispositions qui me semblaient importantes, tout ne pouvant pas être abordé vu le nombre d'articles) sur les deux textes (projet Tuot et Avant projet de loi Macron-Royal) en essayant de les rendre les plus accessibles et compréhensibles car l'argument souvent avancé est que les textes juridiques sont trop complexes ou techniques à nos yeux pour qu'on s'y plonge. J'espère que cet objectif sera atteint.
C'est pourquoi, je vous propose en pièce jointe la publication « Des mines et des forages près de chez vous ? Comment la réforme code minier pourrait encourager leur implantation ?» dans le but de la diffuser la plus largement possible dans le grand public lors de vos réunions ou tenue de stands etc..., dans vos réseaux et vos organisations et par tous les moyens que vous jugerez pertinent.
J'espère que cette publication participera à mobiliser un tant soit peu les populations sur cette réforme et nous aidera à remettre en cause ses orientations.
Merci par avance de votre aide.
Cordialement (pour contacter l'auteur, merci de contacter le colllectif Aldeah, nous transmettrons : www.aldeah.org/fr/contact ) .
Par Anna Bednik. Dans Franck Gaudichaud (dir.), Amériques latines : émancipations en construction, Cahiers de l’émancipation, Syllepse, janvier 2013
La globalisation du capitalisme uniformise les territoires, s’insinue dans tous les domaines de la vie, instille dans les esprits l’utilitarisme et la logique de domination et détruit peu à peu les autres formes d’inscription dans le monde. Sa progression exige toujours davantage : de plus en plus d’activités génératrices de profit et d’inégalités qui rendent ce profit possible, toujours plus de matières premières à offrir aux exigences – assidûment croissantes – d’une humanité en passe de devenir un appendice de la machine économique et transformant toute forme d’existant en ressource exploitable. De nombreux chemins peuvent mener à ce même résultat. En Colombie, où, comme dans d’autres pays de la région, le néolibéralisme s’est enraciné au cours des trois dernières décennies, la redéfinition des scénarios sociaux et productifs est aussi allée de pair avec « toujours plus de violence ». Appliquant à la lettre la doctrine de la guerre antisubversive contre les guérillas communistes qui le défient depuis bientôt 50 ans, l’Etat a laissé le pays à la merci de groupes paramilitaires. Sous-traitants de la guerre sale pour l’armée régulière, mercenaires de « sécurité » et de coercition pour ceux qui ont des intérêts à défendre et de l’argent pour payer, ces derniers se sont progressivement affirmés comme de nouvelles élites locales et régionales. Leur autonomie et leur pouvoir ont grandi, tout comme leur faculté à s’imposer aux différents échelons de l’Etat. Lire la suite
Le schéma linéaire « produire, consommer, jeter » du système économique traditionnel atteint ses limites : d'ici une trentaine d’années, la population mondiale aura augmenté de 2 milliards d'individus, et d'ici une quinzaine d’années les classes moyennes compteront 3 milliards de personnes de plus. Si nous continuons d'utiliser les ressources au rythme actuel il faudrait plus de deux planètes pour satisfaire nos besoins. Il est temps de changer de paradigme et de réduire notre empreinte écologique en accélérant la transition vers un système économique plus circulaire, et plus généralement vers une économie plus efficace dans l'utilisation des ressources et sobre en carbone.
Dans ce contexte, les démarches d’économie circulaire font depuis ces dernières années l’objet d’une attention grandissante des pouvoirs publics et des acteurs économiques car elles répondent à une nécessité tant sur le plan économique qu’environnemental, pour faire face à la raréfaction des ressources et à l’envolée du prix des matières premières, mais aussi aux incidences négatives, notamment climatiques, de nos modes de production et de consommation.
Les tentatives des grandes sociétés d'agrobusiness d'imposer la privatisation des semences continuent d'être déployées partout sur la planète. Derrière leurs tentatives, elles poursuivent un objectif clair : s'approprier un monopole sur les semences et rendre illégale la pratique historique et millénaire de conserver et de reproduire les semences. L'Amérique latine n'est pas à l'abri de ces attaques.
Gaz de houille, gaz de mine, gaz de couche… Les médias entretiennent soigneusement la confusion en choisissant de parler de gaz de houille. Le gaz de houille est le terme générique pour désigner les gaz (méthane) issus du charbon, dont les gaz de mine et les gaz de couche.
Le gaz de mine est exploité dans la région nord par l’entreprise Gazonor ; il s’échappe passivement des puits des anciennes mines de charbon, et peut être dangereux pour les populations (grisou) ; on l’exploite sans faire de forage et bien sûr, nous ne nous opposons pas à son exploitation.
Les gaz de couches sont contenus dans des couches de charbon beaucoup plus profondes, (1000 à 4000 m), sur des zones qui n’avaient pas été exploitées pour le charbon. Pour récupérer ce gaz, il est nécessaire de faire des forages à branches horizontales voire de fracturer la roche. C’est contre l’exploitation des gaz de couche que lutte le collectif.
Gaz de couche en Nord/Pas-de-Clais : fichier attaché.
Extraire des sols et des sous-sols à l’infini... Alors que ceux qui combattent l’extractivisme tentent d’empêcher les catastrophes locales qui, dans le présent, menacent leurs lieux de vie, les Initiatives de Transition préparent les territoires à supporter les futurs chocs des crises globales. Leurs objectifs sont proches, mais une différence de taille les sépare : les mouvements anti-extractivistes se développent dans le conflit et la dénonciation, ce que refuse de faire le mouvement de la Transition. Y-aurait-il, toutefois, un dialogue possible entre ces deux univers ?
Par Anna Bednik. Une analyse Barricade 2013
Barricade se définit comme un espace public, un lieu dédié à la confrontation des idées, et comme une plate-forme permettant la rencontre des différents mondes militants, du secteur de l’éducation permanente au milieu syndical en passant par le monde académique ou le secteur de l’économie sociale. Lieu d’émancipation collective et de création d’alternatives, l’asbl Barricade s’est développée depuis 1996 dans le quartier Pierreuse à Liège via diverses expérimentations culturelles, sociales et économiques. Toutes les analyses sur : www.barricade.be
Le mouvement des initiatives de Transition excelle là où d’autres calent : une action politique hyper-locale et la mise en action d’une frange de la population non-militante, voire « dépolitisée ». Il a réussi ce pari grâce à une vision très pragmatique et positive de l’avenir et surtout par l’évitement de toute conflictualité. Aujourd’hui, le mouvement semble avoir heurté quelques limites. Le temps des alliances serait- il venu ? Mais peut-il faire alliance avec (et donc inclure) des mouvements « militants » ? Cette question permet de renouveler les rapports de solidarité Nord-Sud, et d’analyser le phénomène des ZAD (Zones à Défendre).
Par Antoine Lagneau. Une analyse Barricade 2013
Barricade se définit comme un espace public, un lieu dédié à la confrontation des idées, et comme une plate-forme permettant la rencontre des différents mondes militants, du secteur de l’éducation permanente au milieu syndical en passant par le monde académique ou le secteur de l’économie sociale. Lieu d’émancipation collective et de création d’alternatives, l’asbl Barricade s’est développée depuis 1996 dans le quartier Pierreuse à Liège via diverses expérimentations culturelles, sociales et économiques. Toutes les analyses sur : www.barricade.be
OSER AFFRONTER L'EXTRACTIVISME, Dossier du FAL Magazine numéro 104, premier trimestre 2011, p.12 à 29
Depuis les années 2000, l’accélération des projets d’exploitation des « ressources naturelles » en Amérique latine est d’une ampleur sans précédent. Mines, puits de pétrole et de gaz, barrages hydroélectriques, monocultures agricoles et forestières, élevages industriels, concessions marines, etc., - l’extractivisme avance sans cesse sur de nouveaux espaces, en détruisant les écosystèmes et la santé des populations, en privatisant les territoires, en déstructurant les liens sociaux, en bouleversant les cultures et les activités traditionnelles. Les conflits « socio-environnementaux », qui éclatent face à cette situation d’urgence, sont aujourd’hui parmi les conflits sociaux les plus importants (au Pérou, pour ne donner qu’un exemple, ils représentent plus de la moitié de tous les conflits actifs). Les mouvements populaires, qui se forment dans ces conflits, n’établissent pas d’hiérarchie entre le social et l’environnemental. Non seulement ils osent affronter, dans un combat inégal, les entreprises et les pouvoirs en place, mais ils questionnent aussi le modèle, tout en inventant de nouvelles formes d’organisation, d’action et de pensée. Leurs problématiques ne sont pas si éloignées des nôtres. La demande de matières premières et d’énergie ne décroît pas, et l’extractivisme ne s’arrête plus aux frontières des pays « en voie de développement ». Connaître les réalités et les combats de ceux qui, de l’autre côté de l’Atlantique, refusent de supporter le coût du métabolisme de notre société nous pousse aussi à nous interroger sur notre propre rôle.
FAL Magazine est une revue éditée par l’association France Amérique Latine. Toutes les informations et les sommaires des numéros parus, tarifs, abonnements, commandes : www.franceameriquelatine.org
Sommaire:
Révolte des sacrifiés au "développement". Par Anna Bednik
Se rencontrer, apprendre, construire et résister : expériences des assemblées socio-environnementales en Argentine. Entretien avec Mirta Antonelli
L'énergie pour quoi et pour qui ? Entretien avec le MAB (Mouvement des Affectés par les Barrages, Brésil)
Quatre tensions à affronter pour combattre l'extractivisme. Par Raúl Zibechi
En images. "Jetés dans les ordures" Chroniques de mort et de lutte. Par Agrupación Un salto de vida (Mexique)
Pérou. Les asperges assoiffées du désert. Par Elif Karakartal.
Recueil de textes – Festival des Utopies Concrètes
Avec ce recueil de textes, le Festival des Utopies Concrètes propose des articles, études, analyses pour aller plus loin sur la transition, les utopies, l'extractivisme et l’accaparement des matières premières, ainsi que l’ensemble des thématiques déclinées par le Festival. Ces documents sont aussi des outils pour mieux appréhender, décrypter, approfondir ce que pourrait être une société post-pétrole, post-extractiviste, à travers les luttes locales et la constructiond’initiatives ou d’alternatives concrètes déjà expérimentées ou à imaginer. A travers ces textes, c'est un changement de paradigme qui se dessine sous nos yeux ; où la gestion collective des richesses naturelles l’emporte sur la privatisation des ressources et des territoires, où la démocratie réelle remplace des systèmes politiques taillés pour une élite, où l'économie sociale et solidaire supplante les monstres boursiers... C'est un monde dont le cœur est les biens communs, et les deux jambes, la justice sociale et la justice écologique. Ce monde n'est pas un rêve, c'est une utopie concrète car déjà en expérimentation ici et ailleurs : du combat des populations latino-américaines contre les multinationales minières au refus des gaz et pétrole de schiste en France, d'Occupy Wall Street aux Etats-Unis au mouvement des Indignés en Europe, des paysans sans-terre aux AMAP, de la renaissance de Détroit au travers du Do It Yourself à l'essor du recyclage dans nos villes, de Villa El Salvador au Pérou au village de Tordères dans les Pyrénées atlantiques, le mouvement est multiple et singulier, local et global. Le Festival des Utopies Concrètes, aventure collective naissante, espère non seulement susciter l’émergence de nouvelles alternatives sur nos territoires (et notamment à Paris et en Ile-de-France) mais aussi d’imaginer des formes d’utopies concrètes permettant une transformation de la société par nos pratiques et nos réflexions. Avec, en point de mire, la volonté de construire des modes de vie résilients, pour résister aux secousses économiques et environnementales que nous connaissons déjà à travers les bouleversements climatiques ou les crises financières depuis 2008. En savoir plus sur le FUC : http://festivaldesutopiesconcretes.org
SOMMAIRE
Appel pour une Minga luttes-alternatives
I. Extractivisme et dette « Annuler les dettes illégitimes, créer une société post-extractiviste », Nicolas Sersiron, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde, 28 avril 2012 « Dette, extractivisme, gâchis, aux racines de l’injustice globale », Nicolas Sersiron, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde, 21 juillet 2012 « Dette et surexploitation des ressources naturelles », collectif ALDEAH, juillet 2008
II. Oser affronter l’extractivisme : résistances « Oser affronter l’extractivisme » dossier du FAL Mag n° 104, 1er trimestre 2011, p. 12 à 29 « Pourquoi le dossier des pétroles et gaz de schiste n’est pas fermé », Communiqué de Presse des collectifs du Bassin parisien, 17 sept. 2012 « Gaz de schiste, solidarité internationale et transition énergétique: quelques perspectives », Maxime Combes, Membre d’Attac France, 24 sept. 2012
III. Biens communs « La Gouvernance des biens communs », Pablo Servigne, publication Barricade, déc. 2010
IV. Construire, c’est résister « Quand l’agro-écologie tisse des "liens qui libèrent" : une expérience colombienne », Anna Bednik, dans Franck Gaudichaud (dir.), Amérique latine : émancipations en construction, Cahiers de l’émancipation, Syllepse, janvier 2013
V. Transition « La transition : Histoire d’une idée », Pablo Servigne, publication Barricade, juin 2011 « Introduction à la transition économique et écologique », Christian Jonet, publication Barricade, déc. 2010
La Banque européenne d'investissement ou BEI (en anglais European Investment Bank, en allemand Europäische Investitionsbank) est l'institution financière des États membres de l'Union européenne.Avec 61 milliards d'euros de prêt en 2011 pour 450 projets, la BEI est la première institution financière multilatérale au monde par le volume de ses prêts et de ses emprunts.
Depuis quelques années, des organisations de la société civile critiquent les interventions de la Banque européenne d'investissement et lancent des campagnes dans plusieurs pays européens pour mettre en lumière l'activité de la Banque, qu'elles accusent de rester très discrète alors qu'elle gère un portefeuille près de deux fois plus important que celui de la Banque mondiale. Ces ONG accusent la BEI d'agir dans l'opacité, sans normes sociales et environnementales satisfaisantes et lui reprochent d'être impliquée dans des projets très controversés comme ceux du projet minier de Tenke Fungurume en République démocratique du Congo (RDC)7. La BEI intervient de plus en plus dans les pays du sud. Aujourd'hui elle se reconnaît, en plus de son rôle de banque d'investissement pour les projets de l'Union européenne, comme une banque de développement.
Mais pour certaines associations, la BEI ne jouerait pas assez son rôle de banque de développement. Ainsi, les ONG annoncent qu'en Amérique latine, plus de 90 % des financements de la BEI depuis 1993 ont été accordés soit à des filiales d'entreprises européennes, soit à de grandes multinationales8. Une critique majeure à l'encontre de la BEI est liée à la faiblesse de ses normes environnementales et sociales dans le cadre de ses interventions en dehors de l'UE. Illustration de ces critiques avec ce rapport des Amis de la Terre Iinternational.
Le Chalcidique est une péninsule du nord de la Grèce, riche en biodiversité, composée de montagnes, de forêts, mais aussi de belles plages. Elle est une destination touristique particulièrement prisée... plus pour très longtemps ? L'entreprise Hellenic Glod, filiale de la canadienne Eldorado Glod menace cette région de ses projets miniers.
Au programme : mine d'or à ciel ouvert ... SOShalkidi (Chalcidique en grec) fait un bilan du projet, de la mobilisation et relate les évènements liés à ce projet. Impacts et perspectives ? Quelles connivences avec le gouvernement ? Depuis plus d'un an maintenant, les habitants de cette région se mobilisentet la répression se fait de plus en plus violente.
Le document ci-joint (cliquer sur l'image à droite de ce texte) est pour le moment disponible uniquement en grec et en anglais. Si vous êtes disponibles pour le traduire, merci de nous contacter.