Les plantations industrielles d’arbres ont de graves répercussions écologiques et sociales. Les entreprises de plantation le savent très bien. C’est pour cela même qu’elles font de grands efforts publicitaires pour convaincre les gens du contraire. Il est donc très important de savoir ce que leurs arguments ont de faux, pour pouvoir s’opposer à la création de plantations de ce genre.
L’association négaWatt rassemble aujourd’hui 110 experts et praticiens, tous impliqués à titre professionnel dans la maîtrise de la demande d’énergie ou le développement des énergies renouvelables. Tous s’expriment et s’engagent dans l’association à titre personnel et indépendant.
L’association est à l’initiative d’un «Manifeste pour un avenir énergétique sobre, efficace et renouvelable» qui prend appui sur un « scénario négaWatt 2000-2050», mis au point en 2003 par un collège de 23 experts, la « Compagnie des négaWatts ». C’est de nouveau ce groupe qui est le maître d’œuvre de la présente actualisation de ce scénario.
Au delà de l’analyse prospective, l’association travaille à l’élaboration de propositions et de mesures concrètes, innovantes et pragmatiques qu’elle soumet aux décideurs politiques et économiques, aux responsables associatifs et à tous ceux qui se sentent concernés par notre avenir énergétique. Un premier partenariat a ainsi été concrétisé avec le WWF-France et diverses fondations et associations.
Le travail présenté ici est issu d’une réflexion entreprise depuis 6 mois pour actualiser le scénario déjà réalisé en 2003. Nous n’en présentons ici qu’une première synthèse : d’autres documents sur le scénario négaWatt 2006, explicitant les hypothèses retenus et analysant en détail les trajectoires possibles seront publiés en cours d’année.
District 9 de la zone sud de la ville de Cochabamba, quartier de Vera Cruz. Sous un soleil de plomb, femmes, hommes et enfants, pelles et pioches à la main, sont affairés à déboucher les tuyaux du château d’eau qui trône au milieu de la place sablonneuse.
Le quartier de Vera Cruz compte 700 familles, originaires pour la plupart des départements de la Paz, Oruro et Potosi, dont la grande majorité vit du commerce informel. La moitié d’entre eux bénéficient du réseau communautaire d’adduction d’eau mis en place face à l’absence des services publics. William Aguilar Ramos, représentant du comité de l’eau du quartier, nous explique que l’eau du puits, utilisé depuis seulement 10 ans, s’est salinisée. En plus, une étude récente a révélé que celle-ci était polluée aux métaux lourds et donc impropre à la consommation. Le puits est proche d’une décharge dont les lixiviats pénètrent dans la nappe phréatique. Aujourd’hui, l’eau du puits communautaire ne sert plus qu’à laver les vêtements. Nous sommes 10 ans après le début de la « guerre de l’eau », nom donné au puissant mouvement populaire ayant empêché la privatisation de la gestion de l’eau à Cochabamba et dont les répercussions iront bien au-delà du territoire bolivien.
Depuis 2005, l'Argentine vit un véritable « boom minier ». Les anciennes mines ré-ouvrent. De nouveaux gisements sont prospectés. Cuivre, argent, lithium, or et uranium agissent comme des aimants auprès des investisseurs nationaux et étrangers. La remontée des cours des métaux jusqu'en 2008 a fait apparaître l'exploitation minière comme une opportunité de relancer l'activité économique après la crise de 2001, option que le gouvernement actuel défend au point d'avoir empêché l'adoption de la Loi de Protection des Glaciers qui devait interdire toute activité industrielle sur les glaciers et dans leur environnement proche.
Atelier/table ronde organisé par France Amérique latine au Forum Social Mondial de Belém, le 29 janvier 2009
Cet atelier est consacré aux mouvements socio-environnementaux, qui, en Amérique latine et en Europe, se battent contre le pillage des richesses de leurs territoires, refusent la destruction des équilibres naturels et construisent des alternatives pour un développement différent. Son objectif est de faciliter l'échange d'expériences et de réfléchir ensemble aux différents modes de lutte et d'action.
Sur le sous-continent, le surendettement et les programmes d'ajustement structurel, imposés dans le cadre de la renégociation de la dette, sont en grande partie responsables de l'adoption du modèle de « développement » par les exportations et de la surexploitation des ressources naturelles qui en découle.Ce dossier revient sur les grandes lignes de ce processus.
Au Pérou et au Guatemala, les votations citoyennes cherchent à freiner l’installation des entreprises minières. Les indigènes de l’Amazonie équatorienne poursuivent en justice Chevron-Texaco pour les dégâts occasionnés par ses activités d’exploitation pétrolière. Au Chili, les mapuches luttent contre les entreprises forestières. En Honduras, les pêcheurs tentent de contenir le développement d’élevages industriels de crevettes dans les mangroves. Ce ne sont que quelques exemples des nombreux fronts de résistance populaire contre l’exploitation industrielle des ressources naturelles.
En ce sens, les résistances qu’opposent à ces industries les populations à grande majorité rurales et paysannes peuvent être vues comme le résultat d’une conjonction de volontés visant à protéger un certain équilibre de vie. Cette opposition se nourrit aussi du sentiment d’injustice face au peu de place laissé à l’expression des volontés des populations locales à l’intérieur des processus décisionnels qui sont amenés à régir leur devenir. De là, certains mouvements socio-environnementaux franchissent le pas entre revendiquer leur droit à l’autodétermination et l’exercer pleinement. Ils transforment alors leur résistance en une force créatrice, génératrice de propositions nouvelles, qui vont des solutions locales et tangibles de production ou d’échange à des formes inventives de penser le « développement » et de concevoir l’harmonie entre la société et son environnement naturel. Les multiples réseaux d’acteurs locaux, nationaux et internationaux qui, dans bien de cas, se fédèrent autour de ces mouvements de résistance, esquissent en même temps des formes d’interaction sociale dont les objectifs et les modes de fonctionnement défient la certitude de l’inéluctabilité de la mondialisation néolibérale.
L’histoire de la résistance au projet d’exploitation de cuivre en Intag, dans le nord-ouest de l’Equateur, illustre la possibilité de cette transformation et « ouvre une fenêtre d’espoir » pour tous ceux qui, en Amérique latine ou ailleurs, refusent la destruction des ressources naturelles au nom du développement économique.