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La guerre de l’eau à Cochabamba, 10 ans après

District 9 de la zone sud de la ville de Cochabamba, quartier de Vera Cruz. Sous un soleil de plomb, femmes, hommes et enfants, pelles et pioches à la main, sont affairés à déboucher les tuyaux du château d’eau qui trône au milieu de la place sablonneuse. 

Le quartier de Vera Cruz compte 700 familles, originaires pour la plupart des départements de la Paz, Oruro et Potosi, dont la grande majorité vit du commerce informel. La moitié d’entre eux bénéficient du réseau communautaire d’adduction d’eau mis en place face à l’absence des services publics. William Aguilar Ramos, représentant du comité de l’eau du quartier, nous explique que l’eau du puits, utilisé depuis seulement 10 ans, s’est salinisée. En plus, une étude récente a révélé que celle-ci était polluée aux métaux lourds et donc impropre à la consommation. Le puits est proche d’une décharge dont les lixiviats pénètrent dans la nappe phréatique. Aujourd’hui, l’eau du puits communautaire ne sert plus qu’à laver les vêtements. Nous sommes 10 ans après le début de la « guerre de l’eau », nom donné au puissant mouvement populaire ayant empêché la privatisation de la gestion de l’eau à Cochabamba et dont les répercussions iront bien au-delà du territoire bolivien.