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Pérou: Massacre des communautés indigènes de l'Amazonie et naissance d'un nouvel acteur politique, AIDESEP

Le samedi 5 juin, date de la journée mondiale de l'environnement, le gouvernement péruvien a lancé une attaque armée d'une extrême violence contre les populations indigènes de l'Amazonie péruvienne pour les déloger d'un barrage installé sur une route de la province de Bagua, Amazonas, en signe de protestation face au refus de dialogue sur leur exigence d'abrogation de dix décrets législatifs attentatoires à leurs droits et à l'environnement.
Le résultat : 24 policiers décédés, et un nombre important d'indigènes dont le chiffre exact est sujet à controverse, car si le gouvernement reconnait la mort de 9 personnes, l'enquête de l'association de droits humains APRODEH compte 60 disparus. Des témoignages parlent de nombreux cadavres brûlés et jetés dans des fleuves depuis des hélicoptères, ainsi que de fosses communes. Plus de 300 membres des communautés indigènes ne sont pas retournés chez eux après le massacre, où sont-t-ils passés? Toutes les hypothèses circulent. Le rapporteur de l'ONU qui s'est déplacé à Bagua a reçu ces réclamations.

Les enjeux du conflit

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Brésil : le combat des casseuses de noix de coco babaçu

Dans le nord et nord-est du Brésil, près de 350 000 femmes tirent leurs moyens de subsistance de la noix de coco babaçu. Se voyant interdire l'accès aux palmeraies, certaines de ces femmes ont créé un mouvement national, le MIQCB.
Ensemble, elles font front aux propriétaires terriens, exigent le libre accès aux babaçuais et cherchent à empêcher la destruction de celles-ci par les compagnies agro-industrielles, minières et charbonnières
 
La noix de coco babaçu

De nombreuses familles des zones rurales du nord et du nord-est du Brésil pratiquent « l'agro-extractivisme », une combinaison entre l'agriculture de subsistance et la collecte de noix babaçu, fruit d'un palmier qui pousse en bordure de la forêt amazonienne. Le coco babaçu fournit un nombre impressionnant de produits alimentaires et d'usage domestique : son amande est utilisée pour extraire de l'huile, qui sert pour la cuisine et pour fabriquer du savon, du shampoing, de la lessive et des produits cosmétiques; sa pulpe est transformée en farine (utilisée dans l'alimentation, elle possède des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques); la coque de babaçu produit du charbon; enfin, les feuilles du palmier sont utilisées dans la construction (toits) et pour la production artisanale (sacs, paniers, chapeaux, etc.). Traditionnellement, les hommes se consacrent à l'agriculture et les femmes se chargent de ramasser, casser et commercialiser les noix, d'où leur appellation de « casseuses ». Le babaçu est donc aussi une source indispensable de revenus pour les familles.

Les origines du mouvement

Dans les années 1970 et 1980, les régions de Maranhão, Pará, Tocantins et Piauí ont connu d'importants conflits agraires qui se sont soldés par l'expulsion de nombreuses familles et l'interdiction d'accès aux palmerais (babaçuais), devenues propriété privée.

Brèves

Venezuela : leader indigène Sabino Romero assasiné

CARACAS - Un chef amérindien du Venezuela, Sabino Romero, connu par son combat pour voir les indiens yukpa reconnus comme propriétaires de leurs territoires ancestraux dans le nord-ouest du pays, a été abattu dimanche soir, ont annoncé les autorités locales. Un membre du gouvernement de l'Etat de Zulia a informé que ce dimanche vers 19H00 (locales) le chef yukpa Sabino Romero a été abattu, a rapporté l'agence de presse officielle AVN. Son épouse Lucia Martinez de Romero a été blessée dans la même agression, selon AVN.

2009, 25 ans d'action du MST

Cette année le mouvement des paysans sans terre (MST) brésilien a 25 ans. C'est l'occasion pour la Revista Caros Amigos, de publier une tribune d'un de ses plus célébres leaders , João Pedro.

Source externe

Documents

DYSTOPIA. Main basse sur l’agriculture

Auteur: 
Alexa Brunet et Patrick Herman
Date de publication: 
Jeudi, 19 Février, 2015

Une dystopie –ou contre-utopie– est un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur et contre l’avènement de laquelle l’auteur entend mettre en garde le lecteur.

DYSTOPIA

Alexa Brunet & Patrick Herman
préface de Gilles Clément
31 photographies en couleurs

Main basse sur l’agriculture

« Le chambardement de la France paysanne est, à mes yeux, le spectacle qui l’emporte sur tous les autres, dans la France d’hier et, plus encore, d’aujourd’hui.» Ces mots de Fernand Braudel, publiés en 1986 dans L’Identité de la France, ne résonnent-ils pas encore de nos jours? Et l’histoire de ce bouleversement appartient-elle vraiment au passé ?
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une lame de fond balaye les campagnes françaises: il faut nourrir une population épuisée et faire entrer le progrès dans un monde paysan jugé archaïque, voire arriéré. Progrès technique et progrès social semblent alors marcher de pair dans l’effervescence d’une «modernisation» menée au pas de charge. L’utopie se décline sous forme d’impératifs qui ne souffrent aucune discussion: de grandes unités produisent plus, à surface égale, que de petites et moyennes fermes  ; la production ne peut augmenter qu’avec l’élimination de nombreux paysans  ; les exportations permettent de nourrir la planète…
Un demi-siècle plus tard, le constat est amer: depuis les années 1970, 60% des agriculteurs ont disparu et, parmi les survivants, le suicide a un taux de prévalence de 20% supérieur à la moyenne nationale ; l’érosion des sols s’aggrave sans cesse avec la perte de la matière organique, indispensable à la vie ; des centaines de races animales se sont éteintes ; les pesticides se retrouvent dans nos assiettes et les algues vertes sur les côtes, le modèle agroalimentaire breton est en faillite tandis que la faim gagne dans le monde.
Rémi Fraisse a été tué par les forces de l’ordre le 25 octobre 2014 dans le Tarn parce qu’il s’opposait à un projet de barrage destiné à l’irrigation de monocultures de maïs. À Amiens, les opposants à l’usine des mille vaches ont été condamnés en première instance. Les tenants d’une agriculture intensive, industrielle et d’exportation défendent avec acharnement ce système à bout de souffle. Derrière la «modernisation» se dissimulait une industrialisation encouragée par l’État: l’utopie des années 1960 est devenue dystopie. Ce retournement, Dystopia le raconte par les mots et par les images: 2030 c’est déjà demain.

En librairie 19 février 2015

28 x 22 cm / 80 pages / cartonné / 28 euros

Contact presse et librairie : contact@becair.com - T. +33 (0)4 91 50 29 88
Diffusion France : Harmonia mundi/T. +33 (0)4 90 49 90 49/ adv-livre@harmoniamundi.com
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