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Industrie minière

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Contamination minière : la communauté de Caimanes au Chili continue d’être mise en danger et de voir nier son droit à une eau de qualité

 


Bien que la communauté soit sortie victorieuse en mars dernier d’un procès engagé par la compagnie minière contre le dirigeant du Comité de Défense et les avocats de la communauté, la situation locale a empiré. Depuis février 2013, le puits d’eau potable alimentant la communauté est devenue insuffisant et seul l’acheminement d’eau potable par des camions permet de subvenir aux besoins de la consommation des habitants : 60.000 litres d’eau sont livrés quotidiennement à la communauté de 1600 habitants, tandis qu’un autre camion fournit de l’eau aux quelques éleveurs et agriculteurs qui tentent de résister et se refusent à cesser leurs activités. L’installation illégale de centaines de travailleurs sous-traitants a accentué plus encore la pression sur l’eau et les tensions sociales. L’entreprise refuse toujours de dialoguer avec l’assemblée de la communauté malgré les demandes des habitants. Elle continue de nier en bloc toute incidence de ses activités sur la quantité et sur la qualité de l’eau.

PER de Tennie : un virage dangereux. Lettre aux élu-e-s sarthois et mayennais

Date de publication: 
Lundi, 29 Juillet, 2013
Par: 
William Sacher

Cher-e-s élu-e-s,

Sarthois d'origine, j'ai longtemps été résident de la commune de Trangé, qui se trouve à 15 km du PER (Permis Exclusif de Recherche) de Tennie et je me sens profondément attaché à la région. Étant cycliste, je connais particulièrement bien les communes environnantes et les routes de campagne du coin pour les avoir sillonné durant mes années d'adolescence. Absent durant de longues années d'études en France et au Canada, je reviens aujourd'hui, avec un diplôme d'ingénieur en hydraulique et hydrologie, un doctorat en météorologie et climatologie, tandis que j'obtiendrai prochainement un titre de doctorat en économie du développement.

Je connais bien les multiples effets que l'activité minière industrielle telle qu'on la pratique aujourd'hui pour les avoir étudié en profondeur au cours des 10 dernières années, tant au Canada, qu'en Amérique Latine ou encore en Afrique. Une documentation internationale sérieuse et conséquente existe aujourd'hui à ce sujet. L'ampleur des impacts environnementaux, sociaux, économiques, politiques, sanitaires, culturels et même psychologiques, aussi généralisés que dramatiques de la mega-industrie minière restent cependant -relativement- méconnus en France.

Précisons que ces impacts sont à la mesure du modèle actuel d'exploitation, un modèle du XXIème siècle, celui d'un gigantisme minier. La conjoncture économique internationale et les avancées technologiques permettent aujourd'hui d'exploiter de façon rentable ce qu'hier on ne considérait encore que comme des terres « stériles ». Dans l'industrie des métaux, ces terres exploitables ne contiennent actuellement que des concentrations infimes de minerais. Songez qu'en moyenne, les "gisements" de cuivre tels qu'on les identifie maintenant, contiennent moins d'1% -un tout petit pour cent- de cuivre. Quand on exploite un gisement de ce type, 99% des roches déplacés deviennent donc des déchets à stocker, et bien entendu à contrôler, pendant des lustres.

Soyez assurés que cette dernière tâche ne reviendra pas à la société australienne qui est à la tête du projet minier qui s'installe aujourd'hui en Sarthe et en Mayenne. Jamais les sociétés privées, à plus forte raison lorsqu'elle sont inscrites sur des bourses étrangères, ne se chargent de cette besogne. Cette dernière échoit aux collectivités locales et aux États. Pourtant, les résidus miniers sont susceptibles de générer des pollutions pour les décennies, voire même les siècles à venir. En Espagne, des déchets des mines de l'empire romain continuent de polluer le "río tinto", le fleuve rouge à cause de l'acidité extrêmement élevée de ses eaux. Demandez à nos "cousins" les québécois quel leg leur a laissé un siècle d'exploitation minière industrielle. La facture de la réhabilitation des parcs à résidus miniers québécois se chiffre en centaines de millions, voire en milliards de dollars. Ainsi, même au Canada, qu'on présente souvent comme un "exemple" en matière de standards d'exploitation, on fait donc face à des problèmes insolubles de gestion de déchets miniers.

"Pour l'instant, nous ne faisons qu'explorer" tenteront de rassurer les promoteurs du projet minier. En effet, même si à terme l'entreprise pliait bagages sans avoir trouver de gisement à son goût, elle aura spéculé en bourse sur la valeur de son projet minier depuis des marchés qui sont taillés sur mesure pour les pratiques improductives de cette économie-casino. Croyez-moi, c'est déjà ce que font les actionnaires de la société Variscan.

Au Chili, des villageois affrontent l’une des plus grandes fortunes mondiales

C'est l'histoire de villageois qui osent s'opposer à la plus riche famille du Chili. Après avoir asseché une vallée avec la construction d'une mégadécharge, le consortium minier Antofagasta, domicilié à Londres mais appartenant à la puissante famille Luksic, intrente un procès contre le comité de défense des Caimanes. Les villageois sont accusés d'"association illicite" pour s'être opposé à la dévastation environnemental.

Brèves

Consultation publique sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Lopérec 2 »

Une consultation du public est ouverte, du 5 au 23 décembre 2016, sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Lopérec 2», déposée par la société Sudmine. Le permis d’exploration sollicité a pour objet les substances de mines suivantes : or et substances connexes. Le périmètre sollicité couvre 3,5 km² sur partie des communes de Lopérec et Pleyben, dans le département du Finistère. L’engagement financier annoncé par le demandeur s’élève à 358 000 euros sur 3 ans.

Le dossier de demande est mis à disposition du public et la consultation est ouverte par voie électronique, sur le site internet du ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique à l’adresse suivante : http://www.economie.gouv.fr/consultations-publiques

Consultation publique sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Penlan »

Une consultation du public est ouverte, du 5 au 23 décembre 2016, sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Penlan », déposée par la société SGZ France SAS. Le permis d’exploration sollicité a pour objet les substances de mines suivantes : or, argent et substances connexes. Le périmètre sollicité couvre 66 km² sur tout ou partie des communes de Braspart, Lopérec, Pont-de-Buis-Les-Quimerch, Pleyben et Saint Segal, dans le département du Finistère. L’engagement financier annoncé par le demandeur s’élève à 7 millions d’euros sur 5 ans.

Consultation publique sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Vendrennes »

Une consultation du public est ouverte, du 5 au 23 décembre 2016, sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Vendrennes », déposée par la société SGZ France SAS. Le permis d’exploration sollicité a pour objet les substances de mines suivantes : antimoine, or, argent et substances connexes.

Consultation publique sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Olivet »

Une consultation du public est ouverte, du 5 au 23 décembre 2016, sur la demande de permis exclusif de recherches de mines dit « Permis Olivet », déposée par la société SGZ France SAS. Le permis d’exploration sollicité a pour objet les substances suivantes : antimoine, or, argent, plomb, zinc, germanium, indium et substances connexes.

Documents

L'Europe mine l'Afrique (A propos de la Banque européenne d’investissement)

Les Amis de la Terre ont mené de 2007 à 2009 une campagne sur les investissements de la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le secteur minier en Afrique. Nous avons proposé aux citoyens d’interpeller le président de la BEI sur les activités de son institution méconnue.

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