Langue

Intag

Document(s) publié(s)

Depuis Intag. La politique minière de Correa est une tragédie

A l'occasion de la venue de Rafael Correa en France (6 et 7 novembre 2013).
Depuis Intag, par Carlos Zorrilla (DECOIN)

Le gouvernement de la mal nommée révolution citoyenne, avec le soutien de l’entreprise minière chilienne Codelco, tente actuellement d'imposer le modèle destructif de l'exploitation minière à grande échelle dans la région d’Intag. Il le fait en abusant de manière grotesque des institutions de l’Etat, en restreignant les droits de libre association, en criminalisant la contestation et en calomniant les dirigeants et dirigeantes de l’opposition.
Le déploiement de militaires dans le périmètre du permis d’exploration minière – sous prétexte de vérification des documents des véhicules, tâche qui revient pourtant à la police – fournit un bon exemple des abus du pouvoir étatique dont l’objectif est clairement d’intimider l’opposition. Ce type de militarisation mal déguisée a été utilisé récemment, lorsque plusieurs communautés ont empêché la société minière de l’Etat, la Enami EP, de pénétrer dans la zone.
Dans sa tentative de contrer la ferme résistance au projet minier, l’entreprise Enami EP implémente un plan de désinformation dans les écoles et les collèges d’Intag, obligeant les élèves à participer à des événements durant lesquels  sont vantées les supposés merveilles de l'exploitation minière. D'autre part, le président Correa invente des boucs émissaires afin de faire croire que la résistance au projet minier se réduit à un petit nombre d’activistes métisses et surtout à quelques étrangers. Cette stratégie qui s’appuie sur la xénophobie a déjà été employée il y a quelques années par une entreprise canadienne, laquelle a lamentablement échoué dans son projet d’exploitation de la zone.

Articles

Intag, Equateur : non à la mine de cuivre à ciel ouvert

Rio IntagLa zone d’Intag (environ 1680 km²) correspond à deux-tiers du canton Cotacachi, lui-même appartenant à la province d’Imbabura, située dans le nord-ouest de l’Equateur. Cette région, un réservoir de biodiversité unique au monde est également riche en cuivre. Depuis le milieu des années 1990, pour préserver leur terre et pouvoir décider eux-mêmes de leur avenir, les habitants d’Intag font front aux compagnies minières étrangères. L’exploration minière est dans un premier temps conduite par une filiale de Mitsubishi (Bishi Metals). En 1997, la résistance de la population pousse les Japonais à abandonner leur projet, mais dès 2004 l’entreprise canadienne Ascendant Copper Corporation rachète les concessions.

 

Les politiques de dérégulation des années 1990 et notamment le projet de "développement minier et de contrôle environnemental", financé par un prêt de la Banque mondiale et des donations étrangères, facilitent l'installation des multinationales. La nouvelle Loi Minière met en place des conditions pour "attirer les investissements privés" et transforme les ressources naturelles en objets de spéculation.