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Les dangers de la monoculture forestière

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Selva tropicalDire que les entreprises forestières plantent des forêts est un mensonge. Loin d'héberger des écosystèmes complexes qui caractérisent toute forêt  « native », et à plus forte raison encore les forêts tropicales humides, les grandes plantations forestières, formées de rangées interminables de pin ou d'eucalyptus, n'abritent aucune faune ni flore à part eux-mêmes.

Elles sont une culture extensive parmi tant d'autres, « récoltée » tous les 5 ou 6 ans.Face à l'épuisement des « ressources forestières » et la réglementation écologiste contraignante dans les pays du Nord, les entreprises de production de bois et de papier délocalisent leur « désert vert » dans les pays du Sud, où toutes les conditions sont mises en place pour favoriser leur installation. Au Chili, 75% de l'investissement initial réalisé par une entreprise pour une plantation lui sont reversés sous forme de subventions. Ces subventions sont de l'ordre de 50% dans les pays comme l'Uruguay, le Paraguay ou l'Argentine, où les entreprises forestières ne sont pas soumises à l'impôt.

Cette logique, visant à attirer des investissements étrangers et à promouvoir les produits d'exportation, ne tient pas compte des conséquences à moyen et long terme de la monoculture extensive d'espèces non natives (majoritairement pin, eucalyptus et acacia). Mise en place selon le modèle de la révolution verte sur des terres auparavant agricoles ou de forêts natives, celle-ci détruit les écosystèmes locaux, assèche les nappes phréatiques et provoque l'érosion des sols, sans même évoquer les pollutions provoquées par l'utilisation de produits chimiques.

Pour les populations locales, forcées de vendre leurs terres aux compagnies - que cela résulte de pressions exercées par celles-ci ou de l'appauvrissement des sols et des carences en eau près des plantations - voire tout simplement expropriées, l'exploitation forestière signe la fin des moyens de subsistance. La création d'emplois promise par les compagnies dans les zones de leur installation est de courte durée (des emplois sont créés principalement lors de la plantation, puis dans la phase de la coupe, en nombre réduit du fait de sa mécanisation, ou encore dans des secteurs périphériques, comme celui des transports), puis, après avoir épuisé les sols, les entreprises s'en vont, laissant derrière eux des terres incultivables et des forêts détruites.

De nombreux conflits - au Chili, au Brésil, en Indonésie, en Afrique du Sud, en Malaisie, en Thaïlande - opposent les populations locales à des entreprises forestières et aux Etats qui les soutiennent. Une grande partie des terres des mapuche (Chili et Argentine) se trouvent aujourd'hui aux mains des compagnies forestières. En Thaïlande, dans les zones de plantations d'eucalyptus, la culture de riz - à la base du régime alimentaire de la population locale - est devenue impossible, les plantations captant toute l'eau et asséchant les sols.

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