Cette logique, visant à attirer des investissements étrangers et à promouvoir les produits d'exportation, ne tient pas compte des conséquences à moyen et long terme de la monoculture extensive d'espèces non natives (majoritairement pin, eucalyptus et acacia). Mise en place selon le modèle de la révolution verte sur des terres auparavant agricoles ou de forêts natives, celle-ci détruit les écosystèmes locaux, assèche les nappes phréatiques et provoque l'érosion des sols, sans même évoquer les pollutions provoquées par l'utilisation de produits chimiques.
Pour les populations locales, forcées de vendre leurs terres aux compagnies - que cela résulte de pressions exercées par celles-ci ou de l'appauvrissement des sols et des carences en eau près des plantations - voire tout simplement expropriées, l'exploitation forestière signe la fin des moyens de subsistance. La création d'emplois promise par les compagnies dans les zones de leur installation est de courte durée (des emplois sont créés principalement lors de la plantation, puis dans la phase de la coupe, en nombre réduit du fait de sa mécanisation, ou encore dans des secteurs périphériques, comme celui des transports), puis, après avoir épuisé les sols, les entreprises s'en vont, laissant derrière eux des terres incultivables et des forêts détruites.
De nombreux conflits - au Chili, au Brésil, en Indonésie, en Afrique du Sud, en Malaisie, en Thaïlande - opposent les populations locales à des entreprises forestières et aux Etats qui les soutiennent. Une grande partie des terres des mapuche (Chili et Argentine) se trouvent aujourd'hui aux mains des compagnies forestières. En Thaïlande, dans les zones de plantations d'eucalyptus, la culture de riz - à la base du régime alimentaire de la population locale - est devenue impossible, les plantations captant toute l'eau et asséchant les sols.
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