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Notre Dame des Landes (aéroport de Nantes)

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Eloge de la ZAD

Date de publication: 
Lundi, 24 Novembre, 2014
Par: 
Des zadophiles non fanatiques de Nantes, Grenoble, de Carcassonne, et d’ailleurs

Maintenant que s’éteignent les diverses versions qui voulaient couvrir les raisons du meurtre de Rémi F. par l’État — de l’élaboration du mentir-vrai qui tient lieu de discours officiel à la dissolution des responsabilités par gradation hiérarchique, j’ai obéi, j’ai donné l’ordre d’obéir, on ne doit pas mettre en cause la volonté d’obéir — on ne peut pas s’arrêter à demander, même fermement, des démissions, une police mieux faite, etc.

Ce qui a été visé dans la nuit de Sivens, c’est le scandale que représente l’existence même des ZAD et leur possible dissémination. Les ZAD et leurs partisans ne veulent pas uniquement empêcher un aménagement mais y substituer autre chose et c’est l’audace de ce programme, aussi rudimentaire soit-il, qui commence à perturber les partisans du nihilisme de la croissance.

Une ZAD est un territoire où des êtres décident de se passer des institutions pour construire leurs vies. Elle se constitue comme « zone à défendre », mais ses perspectives et sa raison d’être sont en réalité offensives car elle est aussi le lieu pour une opposition résolue au grand saccage de l’aménagement, où peut s’expérimenter des relations humaines hors du cash, de la hiérarchie, de l’utilitarisme économique (écologique), en bref de l’unique pensée des obsessionnels du développement ; le lieu où tente de s’élaborer une utopie à portée de lutte.

« Pour donner corps aux communaux, une assemblée saisonnière ne suffira donc pas, il s’agit de faire communauté. Si nous voulons parvenir à faire coexister les différents usages du territoire, les différents rapports au monde qui se déploient dans ce bocage, il nous faut créer des coutumes, des rites, des solidarités et des habitudes communes. Multiplier les moments de travail en commun, densifier les échanges et les solidarités, les dons et contre-dons qui font l’épaisseur de nos liens. Il faut pour cela construire d’autres espaces, expérimenter d’autres outils, d’autres pratiques, d’autres formes que les assemblées, même si ces dernières sont indispensables par ailleurs. Il nous faut approfondir les rencontres, les passerelles entre les mondes, et les amitiés improbables nées de cette lutte. »
(De la ZAD aux communaux ? Quelques pistes à explorer pour aller plus loin…, texte circulant à Notre-Dame-des-Landes).

Sans conteste, ce genre d’idéal pratiqué et érigé en plate-forme commune pourrait cristalliser et fédérer bien des refus, des dégoûts que suscite cette société.

Pour en revenir au barrage de Sivens, la mise en commun des 184 retenues d’eau privées, totalisant trois fois la capacité du barrage, accélèrerait le démantèlement nécessaire du totalitarisme industriel.

La possibilité d’une multiplication des ZAD est un véritable cauchemar pour la domination et c’est pour cela qu’elle commence à mobiliser ses troupes citoyennes. A Albi, la FNSEA organise une manifestation probarrage et dénonce les zadistes comme « djihadistes verts » ; à Nantes le lobby du BTP et son émanation associative défilent pour un démarrage immédiat du chantier accusant l’ACIPA et les Verts « d’être la vitrine légale d’un mouvement armé » (sous-entendu les zadistes) ; à Grenoble les milieux économiques coalisés sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie font passer en force le tourisme sous bulle de verre dans la forêt des Chambarans ; à Carcassonne les productivistes agricoles laissent derrière eux une banderole sur laquelle est écrit « Mort aux loups et aux écolos (les écolos en premier) ».

Nul doute qu’avec le temps ils progresseront, appuyés par tous les représentants de la machine à gouverner, vers une définition plus exacte de ceux qui réellement dérangent. Nous aussi.

SIgné : Des zadophiles non fanatiques de Nantes, Grenoble, de Carcassonne, et d’ailleurs

Source : http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2014/1...

De Notre-Dame des Landes à Rosia Montana


Depuis 11 ans que Tatiana vit avec moi sur la ferme, c'était une première pour nous de revenir dans son pays d'origine au moment des fêtes de Noël. L'accueil fût à la hauteur.
Paysans engagés contre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes, nous avions entendu parler du projet de mine d'or et d'argent à Rosia Montana, situé à 150 kilomètres de notre lieu de villégiature.
Nous y sommes allés le 26 décembre 2013 et avons pu rencontrer Eugen David, paysan de son état et président d'Alburnus Maior (l'équivalent local de l'Acipa).
Rosia Montana est une petite cité minière des monts Apuseni (Nord-Ouest de la Roumanie). L'expoitation de l'or y est ancienne mais en 1999 l'Etat Roumain qui le gérait décide que ce n'est plus rentable et cesse l'activité.
Barricade notre Dame des LandesBarricade notre Dame des Landes

Dès l'année 2000, il concède à la société canadienne RMGC (Rosia Montana Gold Corporation) la recherche et l'exploitation de nouveaux gisements. Il s'agirait d'extraire 315 tonnes d'or et 1480 tonnes d'argent. Pour cela il faut arraser 4 montagnes qui entourent la cité minière et construire dans la vallée en contre-bas d'une des montagnes un bassin de rétention de 4 kilomètres de long sur 2 de large. Pour extraire l'or et l'a

rgent il serait nécessaire d'utiliser 12 000 tonnes de cyanure par an.
Quand la RMGC présente son projet à la population elle ne doute pas car il permettra une nouvelle prospérité à Rosia Montana. Elle rassure la population sur le côté «innofensif» du cyanure même à 1000 tonnes par mois.