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Tia Maria, l’extractivisme contre-attaque

Date de publication: 
Samedi, 4 Avril, 2015
Par: 
Raqueln

Le géant Grupo México, premier producteur minier mexicain et  3ème producteur mondial de cuivre, est la propriété de l’entrepreneur German Larrea qui possède la 2ème fortune du Mexique (14 700 millions de dollars). Sa filiale, Southern Peru Copper Corporation, exploite au sud du Pérou les sites de Toquepala et Cuajone et la raffinerie de Ilo. Aujourd’hui, le portefeuille péruvien du groupe s’agrandit grâce au développement du projet Tia Maria dans la vallée d’El Tambo, riche zone agricole de la région d’Arequipa[1].



[1] Vallée de 13 000 ha, production agricole surtout de pommes de terre et d’ oignons pour une valeur de 328 millions de dollars annuels, 30 000 emplois directs et indirects

Avec un investissement estimé à 1 400 millions de dollars, ce gigantesque projet  devrait produire 120 000 tonnes de cuivre en 18 ans d’exploitation. Le minerai serait obtenu en utilisant de l’acide sulfurique, puis par lixiviation et dissolution par des solvants et finalement l’électrodéposition. D’énormes quantités d’eau devraient être utilisées selon le procédé choisi.

Pichanaki : Un mort pour une promesse

Date de publication: 
Vendredi, 13 Février, 2015
Par: 
Raquel Neyra

Ever Perez Huaman, 25 ans, assassiné par balle de la police, près de 150 blessés, dont 70 par balles, certains en état grave : c’est le bilan de l'affrontement qui a opposé le 10 février dernier la population de Pichanaki (Junin, Pérou) qui protestait contre les activités de l’entreprise PLUSPETROL, de capitaux argentins, et la police péruvienne. Le Ministre de l’intérieur, Urresti, très connu par ses interventions sarcastiques et clownesques, a eu le culot d'affirmer que cette dernière n'a pas eu recours aux armes lors de l’intervention...

Lassée d’éternelles pollutions de cette zone amazonienne par l'exploitation du pétrole, depuis des mois, la population réclame par des grèves, des barrages routiers et des manifestations la fin des activités d’exploration de gaz menées par PLUSPETROL, présente dans la zone depuis plusieurs années. Aucune consultation préalable n’a été réalisée par l’entreprise.

La population prend de plus en plus conscience des effets dévastateurs de la pollution de leurs terres et de l’eau, pollutions irréversibles, dévastatrices ; la biodiversité amazonienne est en danger de mort à cause des flaques de pétrole et des appétits financiers.

Ce n'est qu'à la suite du décès d'Ever Perez Huaman que les Ministres de justice et d’énergie et des mines se sont déplacés dans la zone en conflit. Le dernier a annoncé que PLUSPETROL quittera définitivement la zone dans un délai de trois jours. Un vrai engagement ou un effet d'annonce trompeur ?

Dans tous les cas, l’extractivisme avance à toute allure au Pérou, il fonce, en tuant sur son passage. Les gouvernements en place ne sont que des marionnettes des entreprises. Quelle que soit l’origine de leurs capitaux, celles-ci manipulent finement les fils du néolibéralisme. 

Lois, décrets, presse réactionnaire, députés achetés-vendus au marché du Congrès de la République, « télé poubelle », propagande, - tous les moyens sont bons pour déformer nos cerveaux et adapter la société en sa faveur.

Images de l'affrontement : 

Le néocolonialisme made in France de Maurel & Prom dans l’Amazonie péruvienne

Date de publication: 
Dimanche, 14 Septembre, 2014
Par: 
Simone Garra
 

Dans la présentation de l'article, Sevindi.org écrit : «  L'entreprise Maurel et Prom, connue pour ses antécédents désastreux et ses méthodes visant à diviser, et moralement répréhensibles, opère en collaboration avec l'entreprise canadienne Pacifique Rubiales, dans un contexte de tension et de conflit, contexte dans lequel les autorités péruviennes semblent être totalement absentes – ce qui favoriser les opérations de l'entreprise. »

Personnellement, il me semble que les autorités péruviennes sont loin d'être absentes de la région de Condorcanqui. En outre, je ne crois pas que  la présence desdites autorités puisse représenter un obstacle à l'expension de l'entreprise.
Les autorités péruviennes sont fortement présentes à Condorcanqui depuis les années 1950, date à partir de laquelle l'Etat péruvien a commencé à militariser la frontière avec l'Equateur en raison des tensions relatives à la délimitation territoriale. Avec pour objectif de « civiliser » les populations indigènes et de pacifier ces groupes traditionnellement guerriers, l'Etat péruviens a promu leur scolarisation avec l'appui des missionnaires jésuites et des linguistes protestants de l'Institut Linguistique de Verano. Il s'agit d'un processus qui a profondément transformé la vie et l'organisation sociale des Awajún, en les rendant dépendants sur le plan économique et politique.
Actuellement, la présence des autorités péruviennes s'accroit à travers l'éducation imposée par l'école. Cette dernière méprise la culture locale, promeut des idées machistes et nationalistes, et enseigne aux jeunes à « se surpasser professionnellement », ce qui a pour effet d'installer un esprit de compétition. Elle est violemment inculquée aux awajún qui sont contraints de faire leur service militaire.
De telles valeurs régissent également l'administration politique de la région, tant au niveau des districts qu'au niveau de la province. Comme c'est le cas dans tout pays, les autorités péruviennes sont ici synonymes de « clientélisme et corruption », ce qui favorise à coup sûr les intérêts des entreprises pétrolières.
Enfin, les autorités péruviennes sont présentes à travers les forces armées et policières, toujours prêtes à intervenir en cas de troubles, comme ce fut le cas le 5 juin 2009. Nous rappelons que l'entreprise minière Afrodite, installée dans la Cordillère du Condor, opère sur un zone militaire, ce qui lui permet d'être assurée sur le plan des infrastructures nécessaires et de la protection contre les populations locales qui sont hostiles au projet.
De mon point de vue, au Pérou comme partout dans le monde, ce n'est pas la présence de l'Etat qui favorise l'exploitation des hommes et de la nature. Au contraire, en assurant les conditions d'existence sociales et matérielles des capitalistes, l'Etat défend leurs intérêts.

Simone Garra

Servindi : http://servindi.org/actualidad/112742

Rien ne semble freiner l’insatiable  soif d’argent des entreprises pétrolières, responsables dans le monde entier  de guerres, de corruptions, de régimes totalitaires et de catastrophes environnementales. Il y a six ans, dans le nord de l’Amazonie, les peuples Awajun et Wampis saisissaient leurs lances et se mettaient sur le pied de guerre: ce fut  le début de deux périodes de mobilisations nationales dans l’Amazonie péruvienne, contre l’invasion du capitalisme international et le pillage des ressources en terres indigènes. “la forêt ne se vend pas, elle se défend” fut la réponse de millier de femmes et d’hommes qui, entre 2008 et 2009 luttaient contre les nombreuses lois dont l’objectif  clair et explicite était d’éliminer les obstacles juridiques pour les grandes entreprises dans la région  amazonienne. Le cinq juin 2009,  c’est balles contre lances ! La répression de l’état ne s’attendait pas à rencontrer une riposte tant aguerrie: des policiers sont désarmés par les manifestants et tués, les habitants de la ville de Bagua, solidaires avec les manifestants, se soulèvent et brûlent des bâtiments publics. [1]Tout le pays tremble face à cette vague de révolte qui depuis l’Amazonie arrive aux Andes et sur les côtes océaniques. Au bilan, des dizaines d’arrestations, des persécutions d’organisations solidaires, des tortures dans les prisons. Trois des manifestants encourent plus de cinq ans de prison. Un procès s’ouvre le 14 mai 2014 contre 53 manifestants, la justice demande des peines exemplaires allant de de 22 ans de prison à la condamnation à perpétuité. Pour imposer leur domination absolue les multinationales terrorisent, répriment et punissent matant toutes contestations.

Un an après les événements de la ville de Bagua une entreprise française vient s’installer à Condorcanqui au cœur du village Awajun Wampis comme si rien ne s’était passé. Comme si elle ignorait que ces villages, dès leurs premiers communiqués avaient rejeté la présence d’entreprises pétrolières sur leur territoire. Comme s’ils n’avaient pas suffisamment de problèmes avec d’autres entreprises telles que la minière Afrodita-Dorado Péru installée dans la Cordillère du Condor. Comme si les peuples Awajun et Wampis n’avaient pas réclamé depuis 2007 l’annulation de la concession du lot 116 à l’entreprise colombienne Hocol qui l’avait obtenue en 2006 sans aucun processus de consultation préalable[2].

C’est ainsi qu’en 2010, l’entreprise Maurel et Prom (MP) récupère la concession du lot 116 en se substituant à l’entreprise colombienne Hacol. L’histoire de Maurel et Prom qui, sur son site internet, se vantait d’avoir perforé plus de 100 puits d’exploration dans 12 pays et 4 continents, montre clairement la continuité qu’il existe entre le colonialisme et la nouvelle domination  des entreprises pétrolières. En effet, Maurel & Prom était initialement une entreprise de transport maritime pour les produits qui arrivaient des colonies françaises d’Afrique Occidentale, comme la Côte d’Ivoire (Côte de Marfil), le Sénégal, le Cameroun et le Congo. Dans la décennie 1970 Maurel & Prom se transforme en entreprise d’élevage industriel de poulets et de poissons et dans la décennie 1990 elle entre dans le commerce de  l’énergie et des mines à Madagascar et elle étend rapidement sa domination  dans les pays les plus pauvres d’Afrique où elle exploite les ressources et les populations en négociant avec les régimes sanguinaires et en provoquant des catastrophes environnementales[3].

En 2012, au Gabon, alors que l’entreprise annonçait une augmentation de 72% de son chiffre d’affaire atteignant ainsi les 376,3 millions d’euros annuels, les habitants de la région du lac Ezanga dénonçaient l’empoisonnement des sources d’eau, l’apparition de maladies gastriques et le premier cas de mort imputable à ces maladies[4]. D’un autre côté́, ils dénonçaient le non-respect des promesses tenues par l’entreprise : «Les responsables de la compagnie avaient contractés une série d’engagements qu’ils n’ont malheureusement pas respectés.

Brèves

Au Pérou, une entreprise française arrête de forer mais pas de polluer

Le pétrolier Maurel & Prom est mis en cause par des ONG françaises et péruviennes après son désengagement d’une plateforme en Amazonie. Cette société dirigée par Jean-François Hénin, l’ancien financier du Crédit lyonnais, condamné dans l’affaire Executive Life, a minimisé « les risques liés à l’utilisation de produits toxiques ».

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Assassinat de dirigeant des Rondas Campesinas de Yagen, Cajamarca

Ce lundi 28 décembre vers 9h du matin,Hitler Ananías Rojas Gonzales, 34 ans,  dirigeant défenseur de l'environnement a été assassiné de cinq coups de feu par des inconnus quand il se traversait les champs pour rentrer chez lui  à 20 mn du village de Yagen, district de Cortegana, provincea de Celendín, region Cajamarca.

Les habitants de Yagen informent que Hitler Rojas était un ferme opposant à la construction de barrages sur le fleuve Marañón à cause des impacts négatifs sur l'environnement et le déplacement des populations que provoquent la construction de ces méga barrages.

CONGA: nouvelles préocupantes

Le maire de Celendin, l’une des provinces directement touchées par le projet minier Conga[i], Coco Urquía (du MAS, le parti au pouvoir dans la región Cajamarca, parti de Gregorio Santos) se vantait pendant sa campagne électorale d’être un “défenseur de l’eau” et s’est fait élire grace à cette position. Récemment, il a déclaré qu'il “n’allait plus manifester pour l’eau puisqu’il était maintenant un membre du gouvernement” !!! Membre du gouvernement de Ollanta Humala qui a fait assassiner les 5 martyres de cette lutte, blessé des dizaines de personnes et poursuivi une centaine au moins de personnes?

Nouvelle violation des droits de la famille Chaupe par l’entreprise minière Yanacocha.

Malgré l'arrêt de la Cour d'appel à Cajamarca contre l'exploitation minière Yanacocha, celle-ci continue de prétendre que le terrain de la famille Chaupe est sa propriété. Non seulement Yanacocha continue de menacer la famille et mardi, des employés de l’entreprise minière, accompagnés par des effectifs de la DINOES, sont entrés illégalement dans la propriété familiale et ont détruit une partie de l’habitation.

Pour en savoir plus : http://www.aldeah.org/fr/non-au-projet-conga-perou

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Documents

Assassinat de dirigeant des Rondas Campesinas de Yagen, Cajamarca

Ce lundi 28 décembre vers 9h du matin,Hitler Ananías Rojas Gonzales, 34 ans,  dirigeant défenseur de l'environnement a été assassiné de cinq coups de feu par des inconnus quand il se traversait les champs pour rentrer chez lui  à 20 mn du village de Yagen, district de Cortegana, provincea de Celendín, region Cajamarca.

Les habitants de Yagen informent que Hitler Rojas était un ferme opposant à la construction de barrages sur le fleuve Marañón à cause des impacts négatifs sur l'environnement et le déplacement des populations que provoquent la construction de ces méga barrages.