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Pérou: Cajamarca vaut de l'or, ses habitants veulent de l'eau

Des Incas aux géants miniers modernes, l'or a façonné l'histoire de Cajamarca, dans les Andes du nord Pérou. Mais c'est l'eau, rationnée depuis des mois, qui est au coeur des préoccupations, de la colère contre un méga-projet minier, perçu comme une menace hydrique de trop. Et une partie de Cajamarca est a présent dressée contre un nouveau projet d'or et de cuivre, Conga, que le consortium Yanacocha doit lancer en 2014, un investissement de 4,8 milliards de dollars. Et qui va sacrifier quatre lacs-réservoirs, pour en reconstruire quatre artificiels, plus grandd.

Révolte des sacrifiés au «développement»

Par: 
Anna Bednik

Açailândia, ville brésilienne du Nordeste. Son nom fait référence au fruit du palmier d’açaí, ingrédient de base de l’alimentation amazonienne traditionnelle. Il y a moins de 40 ans, c’était la forêt, habitée par des indigènes. Aujourd’hui, il ne reste plus un seul arbre d’açaí, seules les plantations d’eucalyptus, destinées à produire du charbon végétal pour la sidérurgie, verdissent quelque peu cette plaine désaffectée, point de passage du train de Vale do Rio Doce [1], dont les 312 wagons interminables évoquent un autre train célèbre, celui de « Cent ans de solitude » - à la différence près qu’ils ne transportent pas des cadavres mais des minerais de la terre rouge d’Amazonie. Les usines sidérurgiques, dont la fumée embrume encore les derniers jours de cette ère industrielle, vont bientôt fermer boutique : pour la Vale, il est maintenant plus intéressant de transformer le minerai au Mozambique ! Que restera-t-il ? Des souvenirs d’un « développement » toujours à venir, des rêves d’une vie meilleure qui, il y a moins de 40 ans, ont fait traverser la jungle aux premiers colons à la recherche du bois précieux. Qui les ont ensuite poussés, suivant les injonctions des éleveurs, à en finir avec la forêt, la transformer en charbon et laisser la place au bétail. Qui les ont aussi fait se taire quand les propriétaires autoproclamés des terres défrichées donnaient l’ordre de faire courser les Indiens par des chiens et les abattre d’un coup de fusil lorsqu’ils grimpaient aux derniers arbres. Qui, certainement, les ont fait applaudir quand la Vale annonçait la construction du chemin de fer, les embauchait pour planter des eucalyptus qui asséchaient les terres, quand la sidérurgie s’installait et, avec elle, les charbonneries, célèbres repères du travail esclave. Açailândia a vécu, en moins de 40 ans, toute une spirale de « cycles de développement » des plus sauvages. Qu’en reste-t-il ? Des souvenirs des rêves d’une vie meilleure, à jamais confinés dans de petites maisons, entassées autour d’un ravin, dans un paysage à l’horizon ravagé. 

A la Oroya, au Pérou, le développement est vert et blanc. Vert et blanc, ce sont les couleurs auxquelles Doe Run Perú, l’entreprise qui exploite une gigantesque fonderie de métaux, repeint écoles, parcs, places…, en faisant croire que ces installations lui doivent leur existence. Au-delà de ces couleurs, qui contrastent avec la montagne rasée et délavée à force d’émanations toxiques, la ville dominée par une géante cheminée a l’esthétique malsaine de l’enfer.

Mouvements socio-environnementaux en Amérique latine : territoires, écosystèmes et cultures

En avril dernier, alors que les 17 tables du sommet de Cochabamba, convoqué par le gouvernement bolivien, analysaient les « causes structurelles et systémiques » du changement climatique et discutaient des stratégies à mettre en place pour défendre « la vie et les Droits de la Terre Mère», la table 18, réunie par des organisations indigènes et écologistes hors programme officiel, débattait des conflits socio-environnementaux locaux et dénonçait, entre autres choses, l'attitude du gouvernement en matière de politique minière et face à la construction des barrages sur le fleuve Madeira. Cette contradiction est révélatrice des tensions, difficiles à ignorer, présentes aujourd'hui dans tous les pays d'Amérique latine, des régimes les plus néolibéraux aux plus progressistes.

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Brèves

JUSTICE : Victoire des rondes paysannes devant la CIDH

Les mesures de précaution dictées par la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), en date du 7 mai 2014, en faveur de 46 leaders de la lutte contre le projet minier Conga, ont été présentés jeudi à Cajamarca, lors d'une conférence de presse qui s’est déroulée dans le local du restaurant Zarko, par Ydelso Hernandez et Segundo Perez, les dirigeants CUNAARP, en présence de Manuel Ramos et de l’avocate Zulma Villa Vilchez.
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SOLIDARITÉ : Artiste vend son anneau d'or pour Cajamarca !

http://solidaritecajamarca.blogspot.fr/2013/11/solidarite­artiste­francaise­vends­son.html

Un beau geste que le Comité de Solidarité  avec Cajamarca remercie  avec  émotion. Nous  avons reçu un mot de l'artiste plasticienne française Brig Laugier, qui nous dit :

Equateur et Pérou luttent contre une marée noire en Amazonie

La rupture d’un oléoduc est à l’origine d’une importante marée noire en Amazonie. A la suite de la rupture d’un oléoduc, la rivière Coca, affluente du fleuve Napo, qui alimente lui-même l’Amazone, a  été contaminée par l’équivalent de  près de 10.000 barils de pétrole brut, privant 32 communautés indigènes d’eau potable.
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AUDIO - Le cas Conga présenté devant le Tribunal International de l'Eau

Le cas Conga a été présenté ce vendredi 9 novembre devant le  Tribunal Internacional del Agua  à Buenos Aires. Voici le lien vers l'audio de la présentation par Grufides et la Plataforma Interinstitucional de Celendin. On attend le verdict.

http://soundcloud.com/inesgdel/caso-conga?utm_source=soundcloud&utm_campaign=wtshare&utm_medium=email&utm_content=http://soundcloud.com/inesgdel/caso-conga

Documents

De l'information ou de la diffamation? Faut-il en pleurer ou en rire?

Date de publication: 
Mercredi, 29 Janvier, 2014
Par: 
JD

Source: Semana economicaRéaction à chaud à la campagne de calomnies de Miguel Santillana contre les défenseurs des lacs de Conga au Pérou et ailleurs. [http://semanaeconomica.com/oso-decirlo/2014/01/23/quien-es-quien/]

Il y a peu, par la voix de Miguel Santillana, économiste et "colaborateur" de divers journaux (photo ci-contre), une campagne de diffamation a été lancé dans la presse (groupe el Comercio) contre les défenseurs des lacs de Conga et leurs alliés étrangers. Dans un pamphlet au titre complotiste "qui est qui", Monsieur Santillana passe en revue les différents liens de solidarité qui se sont noués entre les opposants au projet Conga et les activistes, les associations et les personnalités politiques en Europe, qu'il accuse de financer le mouvement sur place. ALDEAH fait partie d'une longue liste.  

On pourrait commencer par féliciter l'auteur de cet article pour son talent de comique. Notons les meilleures blagues (le jeu des 7 erreurs) :
Qui connaît la ville de Zurich en Allemagne? L’auteur envisage-t-il une annexion de l’Allemagne par la Suisse ? Drôle d’idée.
Qui connaît l'ONG française ALDEAH? Le collectif ALDEAH n’est pas une ONG, il n'est pas "français" et ne peut financer absolument personne, car il ne possède même pas de compte en banque. En revanche, son site Internet www.aldeah.org peut servir de plateforme de soutien à tous les mouvements sociaux-environnementaux qui résistent à l’extractivisme et qui luttent contre le saccage de la nature et des territoires. No, Señor Santillana, no somos una ONG!
Qui connaît Franck Gaudichard président de France Amérique Latine?  (il doit s'agir de Franck Gaudichaud).
Qui connaît Catap en Belgique ? (il doit être question de Catapa). Etc.