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Pourquoi est-ce que ces peuples autochtones en colère "ruinent" la protestation?

Date de publication: 
Mercredi, 8 Novembre, 2017
Par: 
Tara Houska

Traduction d’un article de Tara Houska, juriste Anishinaabe, sur le site de Honor the Earth.

Chers alliés,

Tout au long de cette lutte que nous menons pour l'avenir de nos enfants, un sujet profondément problématique continue à s’immiscer dans le débat. Je constate que beaucoup d’entre vous ne font que découvrir maintenant l'idée d'inclure les communautés affectées lorsqu’il s’agit de protéger les terres et les ressources naturelles. Je reconnais que beaucoup d’entre vous ne connaissent pas les droits et les luttes des peuples autochtones, que notre complexité et notre traumatisme ne vous sont pas familiers. Je reconnais que le récit colonial a fait de son mieux pour s'assurer que les peuples autochtones soient presque entièrement effacés de la conscience sociale.

Trop souvent, je vois les droits autochtones traités comme un simple sujet de conversation. Trop souvent, je fais face à ceux qui parlent des peuples autochtones, qui croient pouvoir mieux défendre nos droits que nous. Trop souvent, j'entends des ONG et des alliés non autochtones dénoncer «l'agressivité» et «le comportement intimidant» des peuples autochtones. J'ai même entendu dire que ces autochtones «agressifs» devraient être mis de côté en tant qu'agitateurs extérieurs au mouvement. Agitateurs extérieurs. Réfléchissez un moment. «Terres volées» n'est pas un slogan sur un t-shirt, c'est une réalité que les peuples autochtones vivent chaque jour. "Indigène" n'est pas un mot sur une feuille de papier ou sur une photo colorée et pittoresque d’autochtones, c'est ce que nous sommes.

La survie de la Terre Mère nous unit tous en tant qu'êtres humains. Nous combattons côte à côte pour les générations futures. J'ai beaucoup de camarades, d'alliés, de complices et d'amis incroyables qui luttent pour l'avenir.

Déclaration finale de la 1ère conférence du Mouvement Ecologiste de Mésopotamie

Date de publication: 
Samedi, 7 Mai, 2016
Par: 
Thierry Uso

Traduction en français

Les 23 et 24 Avril 2016, a eu lieu dans la ville de Wan (Van, Kurdistan-Nord) la première conférence du Mouvement Ecologiste de Mésopotamie (MEM) avec la participation de 100 délégués des provinces turques Amed (Diyarbakir), Dilok (Gaziantep), Riha (Sanliurfa), Merdin, Wan, Elih (Batman), Siirt, Dersim et Bedlîs (Bitlis), avec des militants des mouvements et groupes suivants : magazine Gaya, Plate-forme anti-nucléaire, Résistance Verte, Journal Vert, Parti vert et de gauche, Mer Noire en Rébellion, Défense des forêts du Nord, Campagne pour le Droit à l’eau, municipalité de Dersim-Ovacik, ICOR (Allemagne), groupe Kurdistan-Est Vert Chiya. Y compris les représentants des partis politiques DTK, KJA, HDK et HDP, il y avait au total 170 personnes pour le premier grand rassemblement du MEM depuis sa création.

La conférence à Wan a été organisée dans une période d’intenses luttes politiques du peuple kurde pour la liberté et l’autogestion qui peuvent changer significativement le futur de la région, mais qui se traduit actuellement par beaucoup de victimes.

Basée sur la trinité ville-classe-état et la méthode domination-accumulation du capital, la modernité capitaliste crée une vie épuisante et improductive pour la société comme elle soumet la nature à toutes sortes de destruction. Au nom du système hégémonique existant, l'État-nation et ses gouvernements affaiblissent la solidarité au sein de la société et imposent le chômage, la pauvreté, la nourriture malsaine via l’agro-industrie et les OGM, la dévastation socio-culturelle des populations. Des projets destructeurs gigantesques comme le GAP (Projet d'Anatolie du Sud-Est), le barrage d'Ilisu, les barrages dans la vallée de Munzur, la centrale solaire Greenway, les mines de Cerattepe et le canal d’Istanbul sont développés et réalisés dans le but d’utiliser les forêts pour la construction, de marchandiser l’eau et la terre, de contrôler la nature et la population et de promouvoir la consommation de combustibles fossiles, ce qui n’est rien d’autre que l'abandon et l'aliénation des gens à leur sort.

À l'heure actuelle, le régime au pouvoir en Turquie est d’une brutalité sans commune mesure dans l'histoire récente du Kurdistan et du Moyen-Orient. Des centaines de milliers de personnes de Sur, Nusaybin, Hezex, Kerboran, Farqin, Guever, Silopi et Cizre sont déplacés de force hors de leurs villes qui sont en cours de destruction. Pendant ce temps, l’opinion publique mondiale garde le silence sur la destruction de la nature et des villes, et sur tous les massacres.

Femmes dans la lutte: Rondas fémininas de Cajamarca et Ashaninkas contre l’Extractivisme (Pérou)

Raconter l’histoire de luttes de femmes qui défendent leur territoire et l’environnement c’est raconter l’histoire des “rondas femeninas” de El Tambo[1].Rondas femeninas El TamboRondas femeninas El Tambo

Les « rondas » paysannes sont une organisation civile sui generis fondées en 1978 à Cuyumalca, province de Chota[2], dans le département de Cajamarca, au nord-est du Pérou. Le but des rondas est de veiller sur la sécurité et combattre la délinquance, surtout le vol de bétail.  Plus tard, les rondas ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre Sentier Lumineux[3] qui, ainsi, n’a pas réussi à s’implanter à Cajamarca épargnant cette région du conflit armé qui flagellait le pays dans les années 1982 à 1992[4]. Les membres des rondas sont choisis à main levée en assemblées, puis prêtent serment. Le membre qui manque à son serment est immédiatement destitué. L’organisation est pourvue de règlements, statuts et commandements[5] qui procurent aux rondas un statut de respect, un comportement étique élevé et beaucoup de pouvoir. Les rondas ont été légalement reconnues par l’article 149[6] de la constitution politique du Pérou et sont régies par la loi des rondas campesinas numéro 27908[7]. Elles exercent la justice au sein de leurs communautés et c’est un droit reconnu. Elles interviennent dans tous types de cas : vols, délinquance, atteintes aux personnes, différents territoriaux, dettes, etc. ; les cas sont examinés dans des tribunaux, où les membres des rondas prononcent un jugement très équitable après avoir trouver le consensus parmi leurs membres. La punition est immédiate et en générale physique. Les rondas participent également activement à la défense de leur territoire en luttant contre l’extractivisme, comme dans les cas : Majaz[8] - provinces de Huancabamba et d’Ayabaca, région Piura, les rondas et les communautés paysannes se sont opposées à la mine, conflit qui a causé la mort de 7 personnes ; Conga[9] - provinces de Bambamarca et Celendín, région Cajamarca, rondas et population défendent leurs lacs contre l’entreprise minière Yanacocha, conflit qui a causé, jusqu’ici, 5 morts, des dizaines de blessés et des centaines de personnes poursuivies en justice ; et beaucoup d’autres.  Plusieurs ronderos ont été tués dans ces luttes. Plus récemment, se sont formées des rondas femeninas et aujourd’hui des rondas urbaines. Il existe même des rondas scolaires.

Brèves

Départementales : les anti-gaz de schiste font pression sur les candidats

À deux mois des élections départementales, le collectif Non au gaz de schiste en Essonne s’immisce dans la campagne. Son but : obtenir l’avis de tous les candidats à cette élection sur l’exploitation du gaz de schiste dans le département. Faute de réponse, le collectif prendra ses responsabilités en proposant lui-même ses propres candidats.

Prospection Minière. Contestation dans les Côtes d’Armor

Pas de forage dans le paysage ! Ce tag anti prospection minière donne le ton à Plougonver. Pour contrer le projet « Loc-Envel » qui rayonne sur 25 communes alentour, les opposants ont décidé de se rassembler. Basée à Orléans, la jeune société Variscan Mines France, qui a été créée en 2010, ne regarde pas du côté de Loc-Envel par hasard. Au XVIIIe siècle, le fer extrait de la forêt de Coat an Noz valait de l'or. Lire la suite »

Manifestations contre le gaz de schiste à In-Salah, Tamanrasset et Ouargla Le Sud confirme son veto (Algérie)

A Tamanrasset, plus de 2 000 citoyens issus de plusieurs quartiers ont convergé vers le centre-ville pour marcher ensemble. A Ouargla, les chômeurs ont également improvisé une action de protestation.

Les manifestations contre l’exploitation du gaz de schiste ne cessent de mobiliser au Sud du pays. Une large population a répondu ce jeudi, à l’appel pour une marche pacifique. Selon des sources locales, la marche la plus impressionnante a été observée à In Salah.

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Documents

Projets miniers ou le retour des colonies ? Abandon du permis de Dompierre par Variscan

Information Communiqué
Date de publication: 
Mercredi, 11 Janvier, 2017
Par: 
DesTerresMinées 35

La société Variscan Mines vient de confirmer, ce 11 janvier,  par un communiqué, le retrait de sa demande de permis,( cf PJ ) sur le PER dit de Dompierre. Les mairies puis notre association ont été informées de ce désistement fin décembre. Variscan évalue  le PER de Dompierre  comme  élément de son  « portefeuille », alors que le permis n'a même pas  été délivré. "D'autres sociétés ont la possibilité de déposer des demandes équivalentes afin de valoriser le territoire..." Le temps des colonies serait-il de retour ? Les  Pays de Fougères et de Vitré sont-ils sous-développés ? Les élus et la population apprécieront ...

Il ne s'agit donc pas d'un abandon définitif de tout projet minier sur les pays de Fougères et Vitré.

C'est pourquoi notre association va poursuivre son travail d'information des élus et de la population (2 réunions publiques le 17 janvier à Combourtillé et 18 janvier à St Christophe des Bois), de vigilance et de soutien aux autres collectifs dont celui tout proche en Mayenne, PERM Olivet.