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CÔNE SUD - Le modèle extractiviste rejeté par la rue

Pascua Lama, la mine d’or de Barrick Gold, est gelée par décision de la Cour suprême du Chili. Monsanto doit paralyser la construction d’une usine de semences à Córdoba grâce à la massive opposition de la population. Les grandes entreprises extractivistes commencent à récolter des défaites.

« En démocratie, les disparus, ce sont nous, les peuples » dit Mercedes Maidana qui se défini comme « colla [1] transhumante » qui n’a pas cessé de cultiver la terre malgré le fait qu’elle vive dans une des villes du nord de l’Argentine. Avec cette phrase elle établit un fil rouge entre les dictatures et les régimes actuels lors de la rencontre « De l’extractivisme à la reconstruction d’alternatives » réalisée à la fin août à Buenos Aires [2].

Le vrai coût des politiques sociales de Rafael Correa

Date de publication: 
Lundi, 4 Novembre, 2013
Par: 
ALDEAH

"Les principaux ennemis de notre projet sont les gauchistes infantiles et les écologistes romantiques”.
(Rafael Correa) [1]

Faire passer les vessies pour des lanternes est un exercice bien connu des politiques. Incontestablement, nombre de dirigeants progressistes d’Amérique latine excellent dans ce domaine lorsqu’il s’agit d’impressionner l’opinion occidentale amie. Se présenter à ses yeux comme humanistes, anticapitalistes, anti-impérialistes et écologistes ne les empêche aucunement, sur le plan intérieur, de conduire des politiques autoritaires en se prêtant au jeu des intérêts du capital international dans le total mépris de l’autonomie des populations et du respect des écosystèmes.

L'emphase révolutionnaire, surtout lorsqu’elle accroche au drapeau rouge un fanon vert, a du crédit auprès de la gauche alternative occidentale. A la recherche d’un contre-modèle, celle-ci est parfois prête à fermer les yeux sur certains « détails ». Nous espérons que cela ne sera pas le cas lors de la prochaine venue à Paris de Rafael Correa, invité à donner plusieurs conférences (notamment le 6 novembre à la Sorbonne). En prévision de cette rencontre, nous, militants impliqués dans des luttes socio-environnementales en France et solidaires avec celles d’ailleurs, souhaitons apporter quelques éclaircissements au sujet du prétendu écologisme de la « révolution citoyenne » [2] en Equateur.

Yasuní-ITT est mort, vive l’extractivisme !

Le monde a certainement perdu une belle utopie avec l’abandon de l’initiative Yasuní-ITT. Cette dernière, initiée par les mouvements écologistes équatoriens et reprise par le gouvernement de Correa dès 2007, engageait l’Etat à laisser sous terre une partie du pétrole du parc national Yasuní en contrepartie d’une contribution de la communauté internationale. Le 15 août dernier, le montant minimum (3, 6 milliards de dollars) n’ayant pas été réuni, Correa jetait le projet aux oubliettes. Le pétrole sera donc exploité dans cette région à la biodiversité unique, territoire de nombreux peuples indigènes, dont certains en « isolement volontaire ». On peut sans doute blâmer ladite communauté internationale pour son manque d’implication (comme l'a fait Correa pour justifier son geste), mais force est de constater que l’avenir de l’initiative a toujours été incertain et que le « plan B » (l’exploitation) n’a jamais été exclu [3].

Blocs pétroliers en Amazonie équatorienneBlocs pétroliers en Amazonie équatorienneCe projet, qui jusque-là avait servi de faire-valoir commode vis-à-vis des écologistes (« infantiles », selon les mots de Correa) comportait déjà une sérieuse limitation. Il divisait le territoire amazonien en deux : d’un côté, un fragile sanctuaire, de l’autre, les zones de sacrifice. De nombreux territoires, dont ceux des Kichwa de Sarayakú, étaient menacés ou déjà concernés par l’exploitation pétrolière.

Victoire dans le morvan !

L'arrêt du Conseil d'Etat est tombé comme un couperet mercredi 9 octobre :  le projet de scierie industrielle Erscia (Energies renouvelables et sciages de France) ne verra pas le jour dans la Nièvre. Le pôle industriel bois de Sardy-lès-Erpidy devait se composer d'un site de découpe de résineux d'une capacité à terme de 500 000 m3 couplé à une centrale thermique de cogénération d'une puissance de 12 mégawatts fonctionnant à partir de la biomasse du bois et d'une unité de production de granulats.

Il était prévu que cette zone d'activités accueille quelques entreprises supplémentaires d'exploitation forestière et que cette future "Wood Valley" du Morvan occuperait 110 hectares dans la forêt de Tronçay. Les premières tronçonneuses devaient entrer en action en novembre.

Le Conseil d'Etat en a décidé autrement. Certes ce projet, en partie public – soutenu par nombre d'élus locaux –, présente un intérêt pour la collectivité puisque ses promoteurs annoncent la création de 126 emplois directs et au moins le double de manière indirecte. Mais il ne comprend pas de "raisons impératives d'intérêt majeur", ce qui ne lui donne donc pas le droit de déroger à la directive européenne de 1992 sur l'habitat de la faune, transcrite depuis dans le code de l'environnement français. Il lui manque cette condition sine qua none, estime la haute juridiction administrative, pour obtenir une autorisation d'"aménagement à détruire, altérer, dégrader des sites de reproduction ou d'aires de repos d'animaux et de transports d'espèces animales".

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Événement Le 22 juillet : Stop au cyanure dans la mines canadiennes !
Article Il y a 10 ans : le nord-est de la Hongrie ravagé par le cyanure. Hongrois et Roumains luttent contre la pollution
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Événement Sommet des Peuples ENLAZANDO ALTERNATIVAS IV et Tribunal Permanent des Peuples
iPaper La guerre de l’eau à Cochabamba, 10 ans après
Article En images : Cerro de Pasco, la ville trouée
Vidéo A ciel ouvert
Brève Mexique : première Rencontre Nationale pour la ré-articulation du Mouvement Indigène
Brève Pérou : mobilisation nationale des peuples amazoniens et andins
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Campagne Application de l’état de droit dans le cas de la New Gold-Minera San Xavier au Cerro de San Pedro, San Luis Potosí
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Article de presse Exploitation minière en Argentine : la résistance d’un procureur
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Dossier Politique minière en Argentine : Impacts, menaces, résistances
Événement Journée mondiale contre les mines à ciel ouvert
Article Mexique : Conflit minier à Cerro de San Pedro (San Luis Potosi), lorsque la justice n’existe plus…
Article Crise du capitalisme, recolonisation et alternatives populaires

Brèves

Votation populaire à Temacapulín, Jalisco (Mexique): 99% pour le “Non au barrage El Zapotillo”

Après la troisième rencontre internationale des personnes affectées par les barrages et leurs alliés, lors de la votation populaire qui a lieu le 7 et le 8 Janvier derniers, la mention "Non au barrage el Zapotillo" obtient 99% des voix. Le projet de construction du barrage el Zapotillo initié en 2005 par les Gouvernements fédéral et étatique de Jalisco et Guanajuato, à travers de la Commission nationale de l’eau (CONAGUA) et les Commissions étatiques de l’eau (CEA) de Jalisco et Guanajuato, aurait pour conséquences de détruire le cours naturel de la rivière Verde, menaçant d’inonder les communautés de Temacapulín, Acasico et Palmarejo où habitent 1000 personnes. Ces dernières verraient leurs droits bafoués et seraient déplacées, devant abandonner leur village, leur patrimoine familial, historique et culturel, ainsi que les 4816 hectares de terres fertiles desquelles elles dépendent.

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Costa Rica se déclare territoire intérdit aux mines de métaux à ciel ouvert

Mardi dernier, à l'issue du second et dernier débat autour de ce thème, le Congrès de Costa Rica a approuvé à l'unanimité la réforme légale qui déclarera le pays comme « une nation libre de l'industrie minière d'extraction des métaux à ciel ouvert ». Lire la suite »
Source externe

Documents

Lettre de soutien aux populations équatoriennes en lutte contre les projets miniers du collectif Stop Mines 23 (Creuse)

Information Communiqué
Date de publication: 
Mercredi, 15 Juillet, 2015
Par: 
Collectif Stop Mines 23 (Creuse)

Ici, en Creuse, département du centre de la France, les promoteurs de l'industrie minière projettent d’extraire de l’or vers 2020 et ont déjà commencé leurs recherches. Nous n’avons pourtant besoin ni des emplois qu’ils brandissent comme des marionnettes, ni de leur or. Il ne s’agit que d’un processus d’exploitation capitaliste et de colonisation de la campagne, qui n’a pour point de départ aucun besoin réel identifié sinon les cours fluctuants des métaux, l'accumulation et l'enrichissement d'une poignée d'égoistes.

Dans la creuse, dans la Sarthe, en Bretagne et un peu partout en France, nous nous organisons pour arrêter cette industrie qui dévore tout sur son passage.

Nous sommes bien déterminés à faire plus de bruit par notre voix qu’eux par leurs machines, en nous opposant à ces projets miniers.

Il y a bien assez de métaux  à recycler dans la multitude des gadgets éléctroniques inutiles qui peuplent notre monde:  nul besoin de de creuser dans les entrailles de nos territoires ni de détruire nos lieux de vie pour aller y chercher des  métaux qui alimentent une consommation de masse d'objets inutiles dont nous n'avons que faire ! Ces industriels jouent leur survie et celle de leur monde. Un monde dépassé. Ils sont obligés de faire pression sur des territoires et des populations de plus en plus allergiques aux mines et à leur développement arrièré. Ils sont archaïques, nous sommes l'avenir ! Nous ne les laisserons pas faire.

Pour cela, nous soutenons tous les peuples en lutte contre l’extraction minière ou contre tous les grands projets extractivistes, au Nord comme du Sud. Nous affirmons par cette lettre notre solidarité avec les peuples de l'Equateur qui, comme nous, luttent contre la machine extractive et refusent de voir leurs territoires broyés, pillés et  réduits en cendres. En ces temps de crise et d'adversité, où le gouvernement de la pseudo « révolution citoyenne » a tout fait pour briser, réprimer, ou acheter les mouvements sociaux, nous vous encourageons à tenir bon et à ne pas lâcher prise.  Nous saluons à ce titre le peuple de Pacto qui, à travers la consultation populaire du 12 avril 2015, a eu le courage de dire "non aux mines à ciel ouvert" !