Les fleuves, comme toute autre ressource naturelle collective, n’ont pas toujours une « mort naturelle ». Leur mort se caractérise comme écocide et les facteurs de leur mort sont le produit de l’exploitation sans limite que le mode d’accumulation de capital exerce sur la nature avec aucun respect sur cette dernière.
Les premiers assemblées et collectifs socio-environnementaux sont nés il y a moins de 10 ans. Comment a évolué le mouvement ? Quels sont les espaces de renforcement, mais aussi les difficultés qu’il affronte ?
Si nous ne discutons pas, si nous n’élevons pas la température des débats, nous continuerons à faire la même chose, à poursuivre avec un modèle qui a déjà un chemin tout tracé. Il serait acceptable si les gouvernements progressistes et de gauche rétorquaient en disant que « à la fin du mois, l’Etat doit payer les fonctionnaires, les maîtres d’école, les médecins, les infirmières, les militaires; assumer les obligations auxquelles est soumis tout Etat, au moins payer les salaires… Et pour cela, il a besoin de revenus». Mais ce ne sont pas leurs arguments.
Le 23 aout dernier, le Congrès péruvien a voté à une large majorité (66 voix contre 29) l'abrogation des décrets législatifs 1015 et 1073 visant à faciliter la privatisation des terres communales des indigènes au profit de l'exploitation des ressources naturelles (minéraux, gaz et pétrole, bois et agriculture intensive).
Ces décrets, faisant partie d'un paquet législatif dénommé « la loi de la jungle », ont été rédigés dans le cadre d'un plan d'harmonisation de la législation du pays avec le Traité de Libre Commerce (TLC) signé avec les Etats-Unis. Ils simplifiaient les règles de vote au sein des communautés pour la vente des terres communales.