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Association Alternatives projets miniers. Créée co ntre l'exploration minière (c) Le Télégramme

Une réunion de constitution d'une nouvelle association collégiale liée aux recherches minières en Centre-Bretagne se tient aujourd'hui à la salle de la mairie de Lescouët-Gouarec. Irène, une membre d'Alternatives projets miniers, a répondu à nos questions.
Le Télégramme. Quel est le but de cette association ?
« Le but avoué n'est pas de créer des polémiques ou de faire des événements ou la violence pourrait être de mise, mais bien d'informer la population des risques encourus par une exploitation minière qui ne peut être propre. »
Que craignez-vous ? « Que les produits chimiques utilisés pour extraire certains minerais arrivent à polluer nos rivières et nos forêts. Parmi nos membres, certains ont vécu les graves impacts sur la population d'exploitations minières en Guadeloupe. On ne veut pas vivre cela ici. On veut pouvoir vérifier le respect des réglementations en vigueur. »
On met en avant les emplois créés et des retombées économiques. Vous n'êtes pas intéressés ?
« Pour les emplois, l'actualité nous enseigne que les multinationales sous-traitent avec des entreprises étrangères à bas coûts. Quant aux retombées économiques, elles ne sont pas quantifiables. Par contre, des emplois seront en danger, dans le tourisme et l'agriculture, biologique ou pas. Aucune garantie n'est apportée sur les retombées fiscales, on connaît l'ingéniosité de ces grands groupes pour échapper à l'impôt. »
Pratique Le rendez-vous est fixé aujourd'hui, à 17 h à la salle du conseil municipal de Lescouët-Gouarec. La réunion est ouverte à tous.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lescouet-gouarec/association-alternatives-projets-miniers-creee-contre-l-exploration-miniere-12-11-2014-10421126.php

L’Amérique Latine aujourd’hui, vue du bas

Date de publication: 
Mardi, 23 Septembre, 2014
Par: 
Raul Zibechi - Traduction par Thierry Uso

Traduction par Thierry Uso de l’interview de Raul Zibechi publiée en juin 2013 dans le magazine MU.

LUruguayen Raul Zibechi travaille comme journaliste au magazineBrecha, coopérative créée entre autres par Eduardo Galeano et Mario Benedetti. Depuis 2001, Zibechi se focalise sur les mouvements sociaux à travers lAmérique Latine, quil découvre lors de voyages partout il est invité. Il est lauteur de plusieurs livres dont le plus récentThe New Brazil: Regional Imperialism and the New Democracy.

A voir aussi sur Aldeah : http://www.aldeah.org/fr/amerique-latine-tensions-en...

1- EQUATEUR

En Equateur, il y a un gouvernement qui proclame une révolution citoyenne et qui a une constitution qui fait référence de manière explicite au Buen Vivir et aux droits de la nature. En même temps, il y a 179 ou 180 dirigeants indigènes et militants accusés de sabotage et de terrorisme pour ce qu’ils ont toujours fait : bloquer les routes et occuper l’espace public pour protester et stopper les projets miniers qui affectent leur moyen d’existence et leurs communautés. La plus grande lutte actuelle des mouvements sociaux est pour défendre l’eau et arrêter les mines à ciel ouvert. Le président Correa les appelle les « ventres pleins » (« pancitas llenas ») qui parce qu'ils sont rassasiés peuvent se consacrer à critiquer le gouvernement et l’industrie minière au côté de leurs amies ONG impérialistes.

MU: Le président bolivien Evo Morales dénonce aussi ces ONG comme des organisations défendant les intérêts impérialistes afin de saper le pouvoir de lEtat en Amérique Latine.

Oui, Correa et Morales accusent les mouvements sociaux d’être manipulés par les ONG, comme si les communautés indigènes étaient des enfants mineurs. L’Equateur et la Bolivie ont plusieurs choses en commun : premièrement, les mouvements sociaux sont puissants ; deuxièmement, les gouvernements se déclarent eux-mêmes révolutionnaires ; et enfin dans les deux pays il y a une confrontation féroce entre les politiques de modernisation gouvernementales et les mouvements sociaux qui sont criminalisés et persécutés.

Mais un fait intéressant est que les classes dominantes en Bolivie aussi bien qu’en Equateur changent rapidement. La bourgeoisie financière à Guayaquil (dans le sud) s’est effondrée et aujourd’hui c’est le secteur financier à Quito (altiplano du nord) qui est dominant. Parallèlement, de nouvelles analyses provenant de Bolivie parlent d’une nouvelle bourgeoisie dans laquelle les dirigeants indigènes Aymara et Quechua jouent un rôle important. Cette contradiction est évidente dans le conflit de Tipnis, quand une énorme mobilisation indigène a arrêté un projet d’autoroute dans les terres ancestrales. A Tipnis, le conflit est entre les producteurs de coca qui font maintenant partie des instances dirigeantes et les indigènes [qui ont été précédemment leurs alliés pour amener Evo Morales au pouvoir]. Nous observons un processus similaire dans plusieurs pays.

MU: Alors, à quoi ressemble le pouvoir maintenant?

Fondamentalement, ce que nous avons est d’un côté la vieille classe possédante, et de l’autre côté la classe « gestionnaire » (« gestores »). Des gens qui ne possèdent pas les banque mais qui les gèrent, des gens qui contrôlent les fonds de pension, le capital qui est la matière première pour la spéculation financière. Ces gestionnaires sont maintenant les acteurs essentiels, ils sont bien payés et ils font partie de la classe dirigeante même s’ils ne possèdent pas les moyens de production industrielle. Ils dominent le circuit économico-financier qui reproduit le capital. Nous voyons des contradictions dans ces pays entre les possédants et les gestionnaires qui sont alliés mais pas toujours. Il est intéressant de constater que la classe dominante est devenue plus complexe et qu’il y a des conflits. Des parties de la classe dirigeante s’appuient sur les secteurs populaires et d’autres parties s’appuient sur d’autres secteurs sociaux, au service de leur propres intérêts, et il y a des points d’union et de conflit entre et parmi elles. Nous observons une restructuration et un repositionnement des classes dirigeantes et nous l’observons très clairement en Bolivie et en Equateur.

2- BOLIVIE

Bolivie est le pays où les mouvements sociaux sont les plus forts, où ils ont obtenu le plus et où ils ont interféré le plus avec les systèmes dominants. Ils ont le grand avantage d’être très divers. Il y a les Aymaras des hauts plateaux et les peuples des basses terres. Dans beaucoup de cas les exploiteurs sont les multinationales, mais dans d’autres cas les menaces viennent des secteurs économiques Aymara ou Quechua. Cela crée une situation très complexe dans laquelle les basses terres sont actuellement en bas de l’échelle du pouvoir. 

Nous observons une reconfiguration intéressante de la classe dirigeante qui n’est plus la bourgeoisie qui parle « gringo » mais un autre groupe qui porte un poncho et qui parle Aymara ou Quechua, comme par exemple le vice-président Alvaro Garcia Linera. Il est le théoricien des nouvelles pratiques des instances dirigeantes, la charnière entre l’occident et les indigènes pourrait-on dire. La Bolivie est le laboratoire idéal pour ce processus : quand un mouvement indigène lutte pour le pouvoir, le gouvernement essaie de créer une instance de pouvoir parallèle.  C’est un processus de clonage qui génère de la confusion en cooptant les dirigeants et en créant des divisions brutales dans le but de brouiller les cartes. Cela ralentit les choses, laissant à l’élite le temps de se repositionner tout en continuant de promouvoir ses projets. Ces pratiques de domination sont beaucoup plus raffinées qu’avant. 

MU: Quest devenu le concept dedispersion du pouvoirdont vous parlez dans votre livre sur la Bolivie?

Le néocolonialisme made in France de Maurel & Prom dans l’Amazonie péruvienne

Date de publication: 
Dimanche, 14 Septembre, 2014
Par: 
Simone Garra
 

Dans la présentation de l'article, Sevindi.org écrit : «  L'entreprise Maurel et Prom, connue pour ses antécédents désastreux et ses méthodes visant à diviser, et moralement répréhensibles, opère en collaboration avec l'entreprise canadienne Pacifique Rubiales, dans un contexte de tension et de conflit, contexte dans lequel les autorités péruviennes semblent être totalement absentes – ce qui favoriser les opérations de l'entreprise. »

Personnellement, il me semble que les autorités péruviennes sont loin d'être absentes de la région de Condorcanqui. En outre, je ne crois pas que  la présence desdites autorités puisse représenter un obstacle à l'expension de l'entreprise.
Les autorités péruviennes sont fortement présentes à Condorcanqui depuis les années 1950, date à partir de laquelle l'Etat péruvien a commencé à militariser la frontière avec l'Equateur en raison des tensions relatives à la délimitation territoriale. Avec pour objectif de « civiliser » les populations indigènes et de pacifier ces groupes traditionnellement guerriers, l'Etat péruviens a promu leur scolarisation avec l'appui des missionnaires jésuites et des linguistes protestants de l'Institut Linguistique de Verano. Il s'agit d'un processus qui a profondément transformé la vie et l'organisation sociale des Awajún, en les rendant dépendants sur le plan économique et politique.
Actuellement, la présence des autorités péruviennes s'accroit à travers l'éducation imposée par l'école. Cette dernière méprise la culture locale, promeut des idées machistes et nationalistes, et enseigne aux jeunes à « se surpasser professionnellement », ce qui a pour effet d'installer un esprit de compétition. Elle est violemment inculquée aux awajún qui sont contraints de faire leur service militaire.
De telles valeurs régissent également l'administration politique de la région, tant au niveau des districts qu'au niveau de la province. Comme c'est le cas dans tout pays, les autorités péruviennes sont ici synonymes de « clientélisme et corruption », ce qui favorise à coup sûr les intérêts des entreprises pétrolières.
Enfin, les autorités péruviennes sont présentes à travers les forces armées et policières, toujours prêtes à intervenir en cas de troubles, comme ce fut le cas le 5 juin 2009. Nous rappelons que l'entreprise minière Afrodite, installée dans la Cordillère du Condor, opère sur un zone militaire, ce qui lui permet d'être assurée sur le plan des infrastructures nécessaires et de la protection contre les populations locales qui sont hostiles au projet.
De mon point de vue, au Pérou comme partout dans le monde, ce n'est pas la présence de l'Etat qui favorise l'exploitation des hommes et de la nature. Au contraire, en assurant les conditions d'existence sociales et matérielles des capitalistes, l'Etat défend leurs intérêts.

Simone Garra

Servindi : http://servindi.org/actualidad/112742

Rien ne semble freiner l’insatiable  soif d’argent des entreprises pétrolières, responsables dans le monde entier  de guerres, de corruptions, de régimes totalitaires et de catastrophes environnementales. Il y a six ans, dans le nord de l’Amazonie, les peuples Awajun et Wampis saisissaient leurs lances et se mettaient sur le pied de guerre: ce fut  le début de deux périodes de mobilisations nationales dans l’Amazonie péruvienne, contre l’invasion du capitalisme international et le pillage des ressources en terres indigènes. “la forêt ne se vend pas, elle se défend” fut la réponse de millier de femmes et d’hommes qui, entre 2008 et 2009 luttaient contre les nombreuses lois dont l’objectif  clair et explicite était d’éliminer les obstacles juridiques pour les grandes entreprises dans la région  amazonienne. Le cinq juin 2009,  c’est balles contre lances ! La répression de l’état ne s’attendait pas à rencontrer une riposte tant aguerrie: des policiers sont désarmés par les manifestants et tués, les habitants de la ville de Bagua, solidaires avec les manifestants, se soulèvent et brûlent des bâtiments publics. [1]Tout le pays tremble face à cette vague de révolte qui depuis l’Amazonie arrive aux Andes et sur les côtes océaniques. Au bilan, des dizaines d’arrestations, des persécutions d’organisations solidaires, des tortures dans les prisons. Trois des manifestants encourent plus de cinq ans de prison. Un procès s’ouvre le 14 mai 2014 contre 53 manifestants, la justice demande des peines exemplaires allant de de 22 ans de prison à la condamnation à perpétuité. Pour imposer leur domination absolue les multinationales terrorisent, répriment et punissent matant toutes contestations.

Un an après les événements de la ville de Bagua une entreprise française vient s’installer à Condorcanqui au cœur du village Awajun Wampis comme si rien ne s’était passé. Comme si elle ignorait que ces villages, dès leurs premiers communiqués avaient rejeté la présence d’entreprises pétrolières sur leur territoire. Comme s’ils n’avaient pas suffisamment de problèmes avec d’autres entreprises telles que la minière Afrodita-Dorado Péru installée dans la Cordillère du Condor. Comme si les peuples Awajun et Wampis n’avaient pas réclamé depuis 2007 l’annulation de la concession du lot 116 à l’entreprise colombienne Hocol qui l’avait obtenue en 2006 sans aucun processus de consultation préalable[2].

C’est ainsi qu’en 2010, l’entreprise Maurel et Prom (MP) récupère la concession du lot 116 en se substituant à l’entreprise colombienne Hacol. L’histoire de Maurel et Prom qui, sur son site internet, se vantait d’avoir perforé plus de 100 puits d’exploration dans 12 pays et 4 continents, montre clairement la continuité qu’il existe entre le colonialisme et la nouvelle domination  des entreprises pétrolières. En effet, Maurel & Prom était initialement une entreprise de transport maritime pour les produits qui arrivaient des colonies françaises d’Afrique Occidentale, comme la Côte d’Ivoire (Côte de Marfil), le Sénégal, le Cameroun et le Congo. Dans la décennie 1970 Maurel & Prom se transforme en entreprise d’élevage industriel de poulets et de poissons et dans la décennie 1990 elle entre dans le commerce de  l’énergie et des mines à Madagascar et elle étend rapidement sa domination  dans les pays les plus pauvres d’Afrique où elle exploite les ressources et les populations en négociant avec les régimes sanguinaires et en provoquant des catastrophes environnementales[3].

En 2012, au Gabon, alors que l’entreprise annonçait une augmentation de 72% de son chiffre d’affaire atteignant ainsi les 376,3 millions d’euros annuels, les habitants de la région du lac Ezanga dénonçaient l’empoisonnement des sources d’eau, l’apparition de maladies gastriques et le premier cas de mort imputable à ces maladies[4]. D’un autre côté́, ils dénonçaient le non-respect des promesses tenues par l’entreprise : «Les responsables de la compagnie avaient contractés une série d’engagements qu’ils n’ont malheureusement pas respectés.

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