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CONGA, La lutte , La mine et Les élections

Date de publication: 
Samedi, 30 Août, 2014
Par: 
Par Raquel Neyra, activiste du mouvement de résistance contre le projet minier Conga, membre du courant Vert Indigene, écologiste et libertaire de Tierra y Libertad. Elle est aussi membre du Collectif Aldeah et habite actuellement à Cajamarca.

La résistance contre le projet minier Conga finira bientôt sa troisième année. Le même nombre d’années s’est écoulé depuis la blessure qui laissa Elmer Campos[i] paralysé pour le restant de ses jours. Le 3 juillet dernier, deux ans ce sont écoulés depuis que les cinq martyrs de la résistance furent assassinés. Les veuves et leurs familles vivent dans la pauvreté et  pratiquement rien n’a été fait par les autorités pour les soutenir. De temps à autre, des particuliers ou une organisation essayent de faire bouger les choses, obtient parfois un petit résultat. De son côté, le gouvernement régional a employé quelques veuves pendant 8 mois en leur offrant un petit boulot. Jusqu'à ce jour il ne les a toujours pas payées, lui qui se vante de soutenir la lutte. Il a fallu qu’une assemblée de la Plateforma Interinstitucional Celendina rédige un document le menaçant de dénoncer les faits à la presse, rappelant l’engagement de la région et faisant pression, pour qu’il daigne les payer.

Les membres de la résistance sont montés des milliers de fois vers les lacs, des centaines d’assemblées ont été tenues. Ici et à l'étranger, des milliers de tracts et de pamphlets ont été distribués, des milliers d’articles, des livres ont été publiés, des conférences[ii] ont été tenues, des manifestations ont été organisées. Des centaines de personnes venues de l’étranger se sont déplacées vers Cajamarca. Certains ont tiré profit de ces publications pour se faire un nom et se faire passer pour des « grands acteurs » de la résistance alors que l'on ne les voit que dans les grandes conférences à Lima et pour les photos d’anniversaire…

Mais rien, toujours rien. Rien n’aura encore permis d’annuler le projet Conga.

Bien au contraire, le nombre d’organisations locales qui « luttent » s’est multiplié exponentiellement et des divisions dans le « mouvement social » sont apparues.  Mouvement social  entre guillemets car aujourd’hui il en faut peu pour se voir être intégré dans le “mouvement social”, et cela, sans qu’aucune mesure de sécurité soit prise pour vérifier la validité de ses intentions. C’est ainsi qu’une ribambelle d’étudiants, la plupart étrangers, viennent « étudier » le mouvement sans qu’on sache vraiment ce qu’ils font du matériel écrit et audiovisuel qu’ils remportent chez eux, (ou le matériel se perd-t-il en chemin  quelque part?). Bien évidemment, il ne faut mettre tout le monde dans le même panier. Il y a les vrais étudiants, ceux qui une fois rentrés, vont continuer de soutenir notre lutte, voire même s’engager dans un mouvement de résistance chez eux (voir exposition de photos des lacs de Conga à Paris début 2013 ou les différents articles de presse publiés).

Par ailleurs, il y a les vrais acteurs du mouvement social,  souvent victimes de discrédit dans les réseaux sociaux numériques. On leur trouve des affaires louches, des vielles querelles sont  inventées ou réveillées pour les acculer et  ternir leur image.  Ceux qui s'en chargent sont ceux qu'on appelle les trolls [iii] (sur facebook par exemple) . Lorsqu’on arrive à les identifier, ils disparaissent un moment, puis réapparaissent  aussitôt sous d’autres noms. Lire la suite »

Halte à la construction du barrage d’Ilisu – Halte à la destruction et à l’instabilité !

Communiqué de presse d’Initiative to Keep Hasankeyf Alive – 5 décembre 2014.

La construction du barrage d’Ilisu pourrait continuer après un arrêt de 4 mois !  Stoppons Ilisu – halte à la destruction et  à l’instabilité !

La Direction Générale des Travaux Hydrauliques de l’Etat (DSI) de Turquie a annoncé il y a quelques jours qu’après une pause de quatre mois la construction du barrage fortement critiqué d’Ilisu et le projet de centrale hydroélectrique reprendront immédiatement. Si la construction redémarre, le barrage d’Ilisu sur le Tigre pourrait être terminé l’année prochaine, ce qui conduirait à une énorme destruction sociale, culturelle et écologique ainsi qu’à une plus grande instabilité politique.

http://www.fame2012.org/fr/2014/12/05/halte-a-la-construction-du-barrage-dilisu/

En Chine, les terres rares tuent des villages

Vu du ciel, on dirait un grand lac, alimenté par de nombreux affluents. Sur place, on découvre une étendue opaque, où ne vit aucun poisson, où aucune algue n'affleure à la surface. Ses bords sont recouverts d'une croûte noirâtre, si épaisse que l'on peut marcher dessus. Il s'agit en fait d'un immense déversoir de 10 km2, dans lequel les usines environnantes rejettent des eaux chargées de produits chimiques qui ont servi au traitement de 17 minéraux recherchés sur toute laplanète : les "terres rares".

La ville de Baotou, en Mongolie- Intérieure, est le plus grand site chinois de production de ces matériaux stratégiques, indispensables à toute l'industrie high-tech, des smartphones aux GPS, mais aussi aux énergies vertes, éoliennes et surtout aux voitures électriques. Ils sont extraits du gisement minier de Bayan Obo, situé 120 km plus au nord, d'où ils sont acheminés ici pour être traités. La concentration des terres rares dans la roche est en effet très faible, et il faut lesséparer et les purifier, par des procédés hydrométallurgiques et des bains d'acides. La Chine réalise 97 % de la production mondiale, dont 70 % sont traitées à Baotou.

Dans les eaux troubles du bassin d'effluents, on trouve donc toutes sortes de substances chimiques toxiques, mais aussi des éléments radioactifs, comme du thorium, dont l'ingestion provoque des cancers du pancréas, du poumon et du sang.

"Avant l'arrivée des usines, il n'y avait que des champs ici, à perte de vue ! A la place de ces boues radioactives, on pouvait voir des pastèques, des aubergines, des tomates...", soupire Li Guirong. C'est en 1958 - dix ans après sa naissance, se souvient-il - que l'entreprise d'Etat Baogang, numéro un sur ce marché, a commencé à produire des terres rares. Le lac est alors apparu. "Au début, nous ne nous sommes pas aperçus de la pollution engendrée. Comment aurions-nous pu savoir ?", raconte le vieux paysan au visage creusé de rides. Secrétaire général de la section locale du Parti communiste, il est l'une des rares personnes à oser parler.

LES LÉGUMES NE POUSSAIENT PLUS

Vers la fin des années 1980, relate-t-il, les habitants des villages environnants ont observé d'étranges anomalies sur leurs cultures : "Les plantes poussaient mal. Elles donnaient bien des fleurs, mais parfois sans fruit, ou alors petits et sentant mauvais." Dix ans plus tard, il a fallu se rendre à l'évidence : les légumes ne poussaient plus.

Brèves

Ariège : des riverains de Couflens s'opposent à l'exploitation de la mine de Salau

L'association Couflens-Salau demain dénonce la nouvelle exploitation de la mine de Salau, dans la vallée du Haut-Salat, en Ariège. Cette mine de tungstène a fermé en 1986, suite à la mise en place du marché du tungstène chinois. Une société a déposé une demande de permis exclusif de recherches. Lire la suite »

In Salah / La mobilisation anti-gaz de schiste se poursuit pendant le Ramadhan

Par Djamila Ould Khettab | juin 25, 2015 3:07

Plus de six mois après le soulèvement populaire, le cœur de la résistance au gaz de schiste, In Salah, bat toujours. Et ce malgré le jeûne du Ramadhan, les températures caniculaires et surtout le silence des pouvoirs publics.

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Dépot de 5500 signatures en Bretagne contre les projets miniers

1654 signatures sur la pétition papier, 292 sur la lettre modèle de Douar didoull, 3500 sur la pétition internet, près de 5500 personnes, sans compter celles qui ont écrit directement au ministère, ont dit NON aux projets miniers de Variscan sur les zones de Loc-Envel et de Silfiac.
Douar didoull les a postées le 8 juin.

Exploitation minière. L'ultimatum de Douar Didoull

Ultimatum lancé aux élus du territoire, annonce de nouvelles mobilisations : le collectif Douar Didoull qui s'oppose au projet d'extraction minière dit de Loc-Envel, fait monter la pression.

Documents

Lettre de soutien aux populations équatoriennes en lutte contre les projets miniers du collectif Stop Mines 23 (Creuse)

Date de publication: 
Mercredi, 15 Juillet, 2015
Par: 
Collectif Stop Mines 23 (Creuse)

Ici, en Creuse, département du centre de la France, les promoteurs de l'industrie minière projettent d’extraire de l’or vers 2020 et ont déjà commencé leurs recherches. Nous n’avons pourtant besoin ni des emplois qu’ils brandissent comme des marionnettes, ni de leur or. Il ne s’agit que d’un processus d’exploitation capitaliste et de colonisation de la campagne, qui n’a pour point de départ aucun besoin réel identifié sinon les cours fluctuants des métaux, l'accumulation et l'enrichissement d'une poignée d'égoistes.

Dans la creuse, dans la Sarthe, en Bretagne et un peu partout en France, nous nous organisons pour arrêter cette industrie qui dévore tout sur son passage.

Nous sommes bien déterminés à faire plus de bruit par notre voix qu’eux par leurs machines, en nous opposant à ces projets miniers.

Il y a bien assez de métaux  à recycler dans la multitude des gadgets éléctroniques inutiles qui peuplent notre monde:  nul besoin de de creuser dans les entrailles de nos territoires ni de détruire nos lieux de vie pour aller y chercher des  métaux qui alimentent une consommation de masse d'objets inutiles dont nous n'avons que faire ! Ces industriels jouent leur survie et celle de leur monde. Un monde dépassé. Ils sont obligés de faire pression sur des territoires et des populations de plus en plus allergiques aux mines et à leur développement arrièré. Ils sont archaïques, nous sommes l'avenir ! Nous ne les laisserons pas faire.

Pour cela, nous soutenons tous les peuples en lutte contre l’extraction minière ou contre tous les grands projets extractivistes, au Nord comme du Sud. Nous affirmons par cette lettre notre solidarité avec les peuples de l'Equateur qui, comme nous, luttent contre la machine extractive et refusent de voir leurs territoires broyés, pillés et  réduits en cendres. En ces temps de crise et d'adversité, où le gouvernement de la pseudo « révolution citoyenne » a tout fait pour briser, réprimer, ou acheter les mouvements sociaux, nous vous encourageons à tenir bon et à ne pas lâcher prise.  Nous saluons à ce titre le peuple de Pacto qui, à travers la consultation populaire du 12 avril 2015, a eu le courage de dire "non aux mines à ciel ouvert" !