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Rio Tinto à Madagascar : Une mine détruit la biodiversité unique de la zone littorale de Fort-Dauphin

Des représentants des sociétés minières les plus mal famées du monde se réunissent à Londres, Angleterre, le 21 et 22 Juin pour le «Responsible Extractives Summit». Le World Rainforest Movement et Re: Common se joignent à London Mining Network à exposer la destruction de l'environnement et les violations des droits humains causées par cette industrie avec le lancement d'un nouvel article sur un projet de compensation de la biodiversité de Rio Tinto. La societé utilise le projet de compensation pour verdir la destruction d'une forêt rare à sa mine de ilménite dans le sud-est de Madagascar. L'article montre comment le projet de compensation n’a laissé que des dunes de sable aux villageois à l'un des trois biodiversité pour cultiver leur aliment de base, le manioc. L'article aussi examine le rôle que les ONG de conservation et les institutions tels que Kew et Missouri Botanical Gardens jouent à 'verdir' une exploitation minière qui est en train de détruire une forêt littorale unique afin d’extraire, pendant 40 ans, la matière première nécessaire à la production de peinture  blanche  industrielle.

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Lorsque « résister » devient « créer » : l’expérience d’un mouvement socio-environnemental equatorien

Anna BEDNIK, dans Résistances, revue Pandora, nº8, Paris VIII, 2008

Au Pérou et au Guatemala, les votations citoyennes cherchent à freiner l’installation des entreprises minières. Les  indigènes de  l’Amazonie équatorienne poursuivent en  justice Chevron-Texaco pour  les dégâts occasionnés par ses activités d’exploitation pétrolière. Au Chili, les mapuches luttent contre les entreprises  forestières.  En Honduras,  les  pêcheurs  tentent  de  contenir  le  développement  d’élevages industriels de crevettes dans les mangroves. Ce ne sont que quelques exemples des nombreux fronts de résistance populaire contre l’exploitation industrielle des ressources naturelles.

 En ce sens, les résistances qu’opposent à ces industries les populations à grande majorité rurales et paysannes  peuvent  être  vues  comme  le  résultat  d’une  conjonction  de  volontés  visant  à  protéger  un certain équilibre de vie. Cette opposition se nourrit aussi du sentiment d’injustice face au peu de place laissé à  l’expression des volontés des populations  locales à  l’intérieur des processus décisionnels qui sont amenés à régir leur devenir. De là, certains mouvements socio-environnementaux franchissent le pas  entre  revendiquer  leur droit  à  l’autodétermination  et  l’exercer pleinement.  Ils  transforment  alors leur  résistance  en  une  force  créatrice,  génératrice  de  propositions  nouvelles,  qui  vont  des  solutions locales  et  tangibles  de  production  ou  d’échange  à  des  formes  inventives  de  penser  le « développement »  et  de  concevoir  l’harmonie  entre  la  société  et  son  environnement  naturel.  Les multiples  réseaux  d’acteurs  locaux,  nationaux  et  internationaux  qui,  dans  bien  de  cas,  se  fédèrent autour de ces mouvements de  résistance, esquissent en même  temps des  formes d’interaction sociale dont  les  objectifs  et  les  modes  de  fonctionnement  défient  la  certitude  de  l’inéluctabilité  de  la mondialisation néolibérale. 

L’histoire  de  la  résistance  au  projet  d’exploitation  de  cuivre  en  Intag,  dans  le  nord-ouest  de l’Equateur,  illustre  la possibilité de cette  transformation  et  « ouvre une  fenêtre d’espoir » pour  tous ceux qui, en Amérique  latine ou ailleurs,  refusent  la destruction des  ressources naturelles au nom du développement économique.